Il y a quelques mois, Thomas Dietrich, journaliste français a révélé un scandale de carburant toxique en Guinée. Pour avoir fait cette enquête d’intérêt journalistique selon lui, il est appelé à comparaître devant le tribunal de Genève, ce lundi 18 novembre 2024 à 15h45. Le journaliste français est poursuivi par la société Adax Energy, un trader pétrolier suisse et son patron, le milliardaire franco-suisse Jean-Claude Gandour.
« Ils n’ont pas aimé mes révélations sur leurs pratiques troubles en Guinée. Pour obtenir le marché d’importation exclusif de carburant en Guinée, ils ont potentiellement corrompu le régime de Mamadi Doumbouya. Et comme si cela ne suffisait pas, cette multinationale qui se fait beaucoup d’argent en Afrique a importé pendant les mois de mai et de juin 2024, du carburant de très mauvaise qualité, voire toxique. Ce qui a cassé bien sûr des moteurs et a mis en danger la vie de millions de Guinéens et l’environnement de ce pays d’Afrique de l’Ouest », a-t-il rappelé dans sa vidéo postée sur les réseaux sociaux.
Le journaliste enquêteur est formel. Ses révélations sont indubitables. Pour tenter de le faire taire, estime-il, Adax et Jean-Claude Gandour ont saisi la justice suisse. Aux yeux de Dietrich, celle-ci est très répressive vis-à-vis des journalistes et n’a que peu d’intérêt vis-à-vis de la liberté de la presse. Mais malgré tout, Thomas Dietrich compte répondre à la convocation du tribunal de Genève.
« J’irai à Genève. Non pas pour défendre mon innocence mais pour chercher à rendre justice à ces millions de Guinéens qu’Adax a empoisonnés et pillés sans pour l’instant connaître de rétorsion ou de poursuite. Et au-delà de ça, j’aimerais faire de ce procès, le procès symbole de la lutte contre ces multinationales, continentales, françaises ou autres, qui prennent l’Afrique comme une sorte de tiroir-caisse ou comme une sorte de poubelle », a-t-il assuré
Sékou Diatéya