L’ex Général Rémy Lamah et la SOGUIMAP sont jugés en appel par devant la chambre d’appel de la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières pour corruption dans la passation, l’exécution et le contrôle des marchés publics et complicité. L’affaire est entrée dans sa phase de plaidoiries et réquisitions ce jeudi 7 novembre 2024. Les débats ont démarré aux environs de 11 heures.
C’est l’un des avocats de l’État, constitué partie civile, qui a ouvert le bal. Dans cette affaire, il y a un mal jugé qu’il faille corriger, a fait savoir Me Baben. Il fait allusion au premier jugement à l’issue duquel, les prévenus ont été renvoyés des fins de la poursuite pour non imputabilité des faits qui leur sont reprochés.
Cet avocat de l’État guinéen reproche à l’ex ministre de la santé d’avoir passé un contrat de marché public relatif à la fourniture des produits pharmaceutiques à la société SOGUIMAP le 8 mai 2020 en violation des règles de passation de marché public. Il a martelé que ces faits sont bel et bien imputables aux prévenus.
Il en cite pour preuve, l’obstination du général Rémy Lamah à passer ce contrat, malgré les dénonciations de l’Autorité de Régulation des Marchés Publics (ARMP) et le fait que, pour lui, la société SOGUIMAP savait pertinemment que le contrat dont elle bénéficiait, a été passé dans des conditions obscures et illégales.
Me Baben Camara a été appuyé dans sa démarche par Me Pépé Antoine Lamah, le second avocat de l’État guinéen dans ce dossier. Les deux ont demandé à la Cour d’infirmer le jugement rendu en première instance, de retenir finalement les prévenus dans les liens de la culpabilité et de les condamner solidairement au paiement de la somme de 102 milliards 223 millions 549 mille 356 francs guinéens à titre principal et 200 milliards de GNF à titre de dommages et intérêts.
Ils ont sollicité l’exécution provisoire de la décision à intervenir nonobstant toute voie de recours conformément aux dispositions de l’article 535 alinéa 2 du code de procédure pénale. Les avocats de l’État ont aussi plaidé pour la saisie et la confiscation des biens appartenant aux prévenus.
Sékou Diatéya