Les cadres du parti Union des Forces Républicaines (UFR) n’entendent pas reculer face à ce qu’ils qualifient de manœuvre de la junte au pouvoir pour empêcher l’UFR de participer aux prochaines élections en Guinée.
Au cours de la réunion hebdomadaire de la formation politique, samedi, 30 novembre 2024, les responsables ont haussé le ton contre cette « volonté de la junte au pouvoir ».
Le secrétaire général de la jeunesse, Mouctar Kalissa, qui a présidé la séance dit à qui veut l’entendre qu’ils ne se laisseront pas faire, face à toute décision tendant à les exclure des échéances électorales en vue.
« Quand on parle de la volonté d’organiser les élections sans les grandes figures politiques, ça veut dire quoi ? C’est qu’il n’y a pas d’élections. Parce que les grandes figures politiques si, elles n’existent pas sur une scène politique dans une élection en Guinée, comme l’UFDG, l’UFR, et le RPG arc-en ciel, c’est qu’il n’y a pas d’élections. En ce moment, ce sont des petits partis qu’ils ont eux mêmes fomenté, qui vont être à leurs côtés et les soutenir mordicus parce que ceux-là sont censés les rejoindre. C’est tout. Mais dans ce cas, il n’y aura pas d’élections. Parce que ces petits partis ne font même pas le pourcentage d’un cheveu de ces trois grands partis », a-t-il fait remarquer.
Le responsable politique a également pointé la mauvaise foi du ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation par rapport à la tenue des élections. Il s’appuie sur les résultats issus des récentes évaluations des partis politiques, qui ont débouché sur la dissolution de certains partis.
« Nous avons compris comment le MATD a organisé ici les évaluations des partis politiques. Comment il y a eu la dissolution, la suspension et même la mise en observation de certains partis politiques. Par contre, il y a 37 partis politiques qui n’ont même pas été évalués. Où sont ces 37 partis politiques? », s’est-il interrogé.
Il a alors invité le CNRD au respect de ses engagements en organisant des élections libres, transparentes et crédibles, sans le Gal Mamadi Doumbouya.
« Nous nous voulons une élection libre, et transparente sans le président Mamadi Doumbouya et les membres du CNRD. C’est tout ce que nous souhaitons aujourd’hui. Et c’est ce qu’il faut. Mais dire que non, c’est le MATD qui se charge de l’organisation, franchement on ne se retrouve pas dedans du tout », a-t-il lâché.
Mouctar Kalissa a enfin rappelé qu’une transition doit se faire obligatoirement avec les acteurs politiques. Et aucune tentative de confiscation du pouvoir ne passera.
« Une transition qui ne travaille pas avec les politiques, ce n’est pas une transition. Mais ils ont une autre idée derrière, et ce n’est nulle autre que la confiscation du pouvoir. C’est ce que le peuple ne va pas accepter ici. Parce que, je vous préviens que le peuple de Guinée, est un peuple très docile. Mais il faut avoir peur du réveil de ce peuple. Vous avez vu ici, ce que les parents nous ont raconté par rapport à la révolte des femmes au temps de Sékou Touré. Le réveil du peuple au temps de Lansana Conté, ça c’est devant nous, jusqu’au niveau du président Dadis. Tout ce qu’on n’a pas laissé à ces gens-là, on ne laissera pas pour le CNRD et le général Mamadi Doumbouya. Ça, il n’en est pas question », a prévenu Mouctar Kalissa.
Alhassane Fofana