La campagne de vulgarisation de l’avant-projet de la Constitution, lancée ce mercredi 6 novembre 2024, par le président du Conseil National de la Transition, provoque une vague de réactions, en Guinée.
L’initiative est formellement rejetée par l’Alliance Nationale pour l’alternance et la démocratie (ANAD).
Souleymane Souza KONATÉ, Président de la commission Communication de l’ANAD et Conseiller Chargé de Communication de Cellou Dalein Diallo, qualifie la démarche de manœuvre politique, pour favoriser le maintien au pouvoir du Comité National, du Rassemblement pour le Développement.
« L’ANAD rejette catégoriquement cette campagne de vulgarisation de l’avant-projet de Constitution. Pour nous, c’est une mascarade pour prolonger le pouvoir erratique et chaotique du CNRD. Ce texte n’est qu’un instrument politique visant à permettre la candidature du chef de la junte à la prochaine élection présidentielle, et non une réponse aux véritables besoins du peuple guinéen. », affirme en premier lieu, ce cadre de l’ANAD.
Souleymane Souza Konaté rappelle par ailleurs que « la Guinée ne souffre d’aucun déficit constitutionnel ». Seulement, le pays est en manque de ressources humaines, dont l’intégrité est indéniable.
« Nous avons eu par le passé des constitutions, mais le problème n’a jamais résidé dans le texte lui-même. Le véritable enjeu est l’absence d’hommes et de femmes politiques intègres, capables de respecter les principes fondamentaux de la démocratie, des libertés fondamentales et de l’État de droit. Ce sont ces valeurs, et non un nouveau texte, qui doivent guider la transition et l’avenir de la Guinée. La constitution du 7 mai 2010 garantissait la séparation et l’équilibre des pouvoirs. Avec une dose de bonne foi, on aurait pu l’amender et aller rapidement à l’essentiel. », soutient-il.
Selon Souza Konaté, l’ANAD tient au respect de la date du 31 décembre 2024, marquant la fin de la transition.
« Au-delà de cette échéance, l’ANAD et les forces vives de la nation exigeront la mise en place immédiate d’une transition civile, afin de garantir la tenue d’élections crédibles et transparentes, conduisant à un retour rapide à l’ordre constitutionnel et à la démocratie. Toute tentative de contournement de cette date limite sera considérée comme une provocation inacceptable et rencontrera la résistance déterminée des acteurs politiques et sociaux. La Guinée mérite mieux que ce simulacre de processus constitutionnel, conçu pour servir les ambitions personnelles du pouvoir en place. », prévient le responsable de la commission communication au sein de l’ANAD.
Hadja Kadé Barry