Ces derniers temps, la capitale Guinéenne est confrontée à une insécurité grandissante, caractérisée par des kidnappings incessants et des attaques à main armée.
Pour lutter contre ce fléau, le parquet général a initié une opération de déguerpissement des occupants de plusieurs zones, reconnues comme criminogènes, à Conakry.
De l’avis de Mamady Kaba, la destruction des nids de bandits identifiés, n’est pas suffisante pour combattre l’insécurité.
« L’insécurité est aujourd’hui un défi persistant, notamment en Afrique subsaharienne, avec la prolifération des armes légères et de petits calibres. C’est un phénomène complexe qui doit être abordé sous plusieurs angles. Les activités qui mettent en péril la sécurité des populations et de leurs biens, ainsi que la cohésion sociale et la paix doivent constituer la priorité des efforts sécuritaires des États. Par conséquent, priver les bandits de leurs nids est une bonne option, mais à condition que ce soit un élément d’un programme plus vaste, prenant en compte des dimensions diverses, car, il reste évident qu’ils peuvent se trouver de nouveaux nids. En faisant de la destruction des 440 nids de bandits identifiés une fin en soi, la Guinée court le risque de sombrer dans un cercle vicieux », a fait remarquer le président de la Ligue pour les Droits et la Démocratie en Afrique lors d’un entretien accordé à notre rédaction, ce lundi 16 décembre 2024.
Mamady Kaba pense qu’il est impérieux d’empêcher l’édification de nouveaux nids. L’activiste conseille d’engager parallèlement, une lutte contre la prolifération des armes, la circulation de la drogue, le chômage et l’oisiveté des jeunes, la pauvreté endémique et les frustrations consécutives aux violations des droits de l’homme.
En ce qui concerne le rapatriement d’étrangers jusque-là, établis dans ces zones considérées criminogènes, le président de la LIDDA demande au gouvernement guinéen de faire tout son possible, pour prévenir d’éventuels incidents diplomatiques.
« Il faut juxtaposer les exigences sécuritaires et le respect des droits de l’homme afin d’éviter les incidents diplomatiques. Toute violation des droits de l’homme lors de telles opérations est susceptible d’engendrer des réactions réciproques contre nos compatriotes dans les pays d’origine des personnes déguerpies », a-t-il affirmé au micro de mosaiqueguinee.com.
Hadja Kadé Barry