Ça peut paraitre prétentieux de dire que l’année qui s’achève a été pour le pouvoir militaire un accomplissement dans le domaine des infrastructures. Loin de là. Quand les défis sont nombreux et complexes, quand plus de la moitié du réseau routier du pays se trouve dans un état de délabrement très poussé, voire même dans un état d’impraticabilité, l’effort fourni apparait lilliputien.
A cet effet, on ne peut que se satisfaire de peu. Sinon, en réalité, très objectivement, il y a de quoi tresser des couronnes pour le CNRD qui a mis tout Conakry en chantier. Par extension, partout en Guinée, il y a des projets d’infrastructures. Certains en chantier, d’autres en maturité dont la réalisation devrait débuter très bientôt pour le bonheur des Guinéens. Des centaines de kilomètres de voiries urbaines construites. Autant de kilomètres, sinon plus de routes inter urbaines achevées ou en construction. Tout cela, avec des fonds propres, c’est-à-dire financé par le budget national, en l’absence d’un financement d’extérieur qui serait l’idéal. On comprend là, qu’il y a eu une utilisation efficiente des ressources de l’Etat qui ont augmenté grâce à l’effet combiné de la lutte acharnée menée contre la corruption et de la découverte de nouvelles niches de recette intérieures ainsi que leur sécurisation. En conséquence, les recettes de l’Etat, depuis l’avènement au pouvoir du CNRD, ont augmenté de près de 60%, ce malgré une conjoncture nationale et internationale assez défavorable à l’émergence de l’activité économique.
Des postes de péage et pesage, une initiative qui conforte les compliments au pouvoir
Dans le but de conforter ses ressources en vue de faire face aux nombreux chantiers de réhabilitation et de construction des infrastructures, le Fonds d’entretien routier a initié d’autres types de financements innovants. Une nouvelle approche visant à amener les capitaux privés à financer les projets routiers selon le modèle convenu. C’est ainsi qu’il a été financé et construit le pont de Tanènè avec un poste de péage et pesage, le premier du genre en Guinée. Cette prouesse réussi par la Direction générale de cette entreprise publique, à sa tête un ancien banquier, en l’occurrence Hamidou Sylla, renvoie l’image d’une administration publique qui se réinvente. Réussir à financer les projets d’infrastructures majeurs par des banques privées, en période de transition, puis les exécuter conformément au délai contractuel, est un fait rare qui augure de meilleures perspectives. Et le Chef de l’Etat , dans son adresse à la nation, n’a pas manqué de le relever, insinuant ainsi une satisfaction pour une initiative unique.
Poursuivre la même dynamique en 2025 serait le meilleur allié du pouvoir et lui donnera des arguments supplémentaires pour rallier des causes. Car ces actes valent mieux que de la propagande , comme le soutient un éminent économiste.
Emergencegn