L’artiste au pied magique, Abraham Sonty, s’est insurgé contre les artistes guinéens qui s’illustrent dans les écarts de langage pour prouver leur soutien au président de la transition.
Au cours d’une interview réalisée avec certains journalistes, celui qui se fait appeler affectueusement Koundouwaka , a ouvertement réprimandé cette pratique d’un autre âge. Il invite par conséquent ses collègues à faire preuve de professionnalisme.
« On doit arrêter d’insulter les autres pour gagner sa vie. Même pour la cause de ta propre mère, tu n’as pas le droit d’insulter, même pour un président, on n’a pas le droit d’insulter les autres. On peut bien aider un président sans insulter pour lui. On n’a pas le droit d’applaudir les artistes qui insultent, on n’a pas le droit de les accepter. La population, elle-même, doit les bannir. Parce que c’est à elle de condamner de telle pratique. Parce que personne n’accepte qu’on insulte ses parents à cause du président », a-t-il déclaré.
Il s’en est aussi pris à l’entourage du président Mamadi Doumbouya qui, d’après lui, ne joue pas bien son rôle et généralement entretient les artistes qui se livrent à cette pratique.
« Je me dis que l’entourage du président doit beaucoup travailler. Tous ceux qui se mettent à insulter c’est parce qu’il y a quelque chose qui manque. Si non tout le monde dit que le président travaille. En tout, moi je ne suis pas satisfait de l’entourage du président, parce qu’on n’a pas le droit d’accepter qu’on insulte pour le président et puis on applaudit cela. On n’a pas besoin de ridiculiser, de honnir, d’effrayer les gens pour que le président s’éternise au pouvoir. C’est pourquoi, un artiste doit connaître son rôle, celui qui insulte pour sa popularité n’est pas un artiste. Un artiste n’insulte pas, il est une référence, un exemple pour sa société (…). Je le dis 10 mille fois que je ne suis pas satisfait de l’entourage du président », a-t-il lâché.
Aux premières heures de la prise du pouvoir par le CNRD, Abraham Sonty révèle avoir été celui qui a qualifié le président de la transition de Moïse, d’autant plus qu’il était arrivé à un moment où une frange importante de la population rêvait d’un changement. Il rappelle que leur amitié est parti de là. C’est pourquoi poursuit-il, « si tous les guinéens s’unissent aujourd’hui pour que Doumbouya fasse un bon changement, je vous jure, il va le faire. Nous devons faire un mouvement d’ensemble, citoyens, syndicats, religieux, sages, et nous donner la main pour que les choses avancent dans notre pays », a-t-il mentionné.
Malheureusement, a-t-il conclu, « seul le Guinéen peut applaudir pendant cinq (5) ans sans savoir pourquoi il applaudit. Le guinéen aime l’ambiance même s’il ne mange pas. Aujourd’hui, dès que tu prononces le nom de Doumbouya, les médiocres, ceux qui veulent des postes, même si tu le conseilles, ils voient ça en mal. Mais comment on peut se développer ? On peut se développer sans critiquer le président ? Même dans un royaume, il y a de l’opposition », a-t-il conclu.
Alhassane Fofana