Le procès en appel d’Aliou Bah s’est ouvert à la Cour d’Appel de Conakry. Les avocats de la défense ont eu la parole en premier pour développer leurs moyens d’appel. Au nom du collectif, Me Pépé Antoine Lamah a exposé les motifs sur trois points.
Le premier fondé sur l’irrégularité de la poursuite. Le deuxième, sur le fond du jugement ou les moyens des droits substantiels. Le troisième est fondé, a-t-il dit, sur la violation par la justice guinéenne des engagements internationaux.
Par rapport au premier point, l’avocat de la défense a relevé la nullité de la procédure pour atteinte aux droits de la défense. Aliou Bah a été arrêté en dehors des règles légales. Il a été détenu dans des conditions inhumaines. Quand il a été interpellé, ses droits ne lui ont pas été notifiés à l’immédiat, a énuméré Me Pépé Antoine Lamah.
Les avocats de la défense ont relevé appel, parce qu’ils estiment aussi que leur client ne saurait être condamné pour offense et diffamation contre le chef de l’État alors qu’il n’y pas eu de plainte préalablement. Ils estiment également que nulle part dans ses propos, Aliou Bah n’a prononcé le nom du chef de l’État. Il a toujours parlé des dirigeants.
Me Pépé Antoine Lamah, Me Mohamed Traoré, Me Gilbert Tohon Camara, Me Alimatou Camara et autres ont aussi dénoncé le fait que le premier juge n’ait pas pris en compte la qualité du prévenu qui, selon eux, fait face pour la première fois dans sa vie à la justice. Ce n’est pas un récidiviste, ont soutenu les avocats.
Par rapport au deuxième point fondé sur les moyens des droits substantiels, le porte-parole du collectif a parlé d’absence d’élément légal à la poursuite. À ce niveau, Me Pépé Antoine Lamah a rappelé que son client a été condamné sur la base des textes tirés de la constitution de 2010, alors que celle-ci est morte depuis 2020 avant le 5 septembre 2021.
Il a parlé de l’absence d’élément matériel. Me Pépé Antoine Lamah et ses amis pensent que les propos de leur client ne désignent nullement le chef de l’État pour n’avoir parlé que de dirigeants dans son discours. Pour parler de l’absence d’élément intentionnel, les avocats de la défense ont indiqué qu’aucun propos injuriant n’a été formulé à l’encontre du chef de l’État.
Pour finir, les conseils de Aliou Bah ont invoqué une jurisprudence pour dire qu’en première instance, les engagements internationaux ont été violés par le juge. Ils ont par conséquent demandé à la Cour d’annuler purement et simplement le premier jugement en relaxant leur client.
Sékou Diatéya