Aussi ironique que cela paraisse, la grève de la faim entamée depuis quelques jours par des cadres du parti d’opposition « Bloc Libéral » requiert tout de même l’attention des médias. Sur le média social Facebook, on peut lire des internautes saluant cette « douce méthode ».
Le parti réclame le retour des élèves en classes. Depuis bientôt des mois, le syndicat de l’enseignant « SLECG » proteste. Il exige de l’Etat le paiement d’un salaire minimum de 8 millions de francs distinctement. Même si la démarche consistant à se priver de nourriture soit en réalité moindrement susceptible à changer un agenda politique. Du fait de la nouveauté de la pratique dans le contexte guinéen.
Toutes les fois que le gouvernement et l’opposition sont parvenus à des compromis politiques ont été à la suite de journées de marches et de d’interminables manifestations.
Contrairement aux sociétés dites occidentales où les pétitions et autres formes de protestation dématérialisées prospèrent parce qu’existant une véritable opinion publique, bien informée, formée et ainsi forte d’une capacité à influencer l’ordre politique.
L’insuccès de l’option de la grève de la faim est certes de mise. Cependant, elle présente la vertu de se substituer aux journées de manifestations meurtrières convoquées par l’opposition à la quelle d’ailleurs le parti Bloc Libéral appartient. C’est en soi une forme de remise en question de la méthode des manifs.
Manifestement, c’en est aussi une forme de rupture que le Docteur Faya Milimono entend laisse marquer vis-à-vis de l’UFDG de Cellou Dalein Diallo.
Ce qui procède d’un certain dividende politique pour le gouvernement qui récuse les marches et les manifestations de l’opposition politique. Quoique le parti Bloc Libéral ne soit pas présent au sein de l’assemblée nationale, par contre, il brille depuis son entrée en scène par sa capacité à proposer mieux.
Le Bloc Libéral séduit par la pertinence et la linéarité de son discours. Rappelons dans ce billet que cela lui a valu une quatrième place en 2015 volant ainsi la vedette à son aïeul PEDN du premier ministre Lansana Kouyaté. Et ce, à sa toute première participation à une élection nationale.
De même le choix pour Faya et son parti de plutôt privilégier la grève de la faim que de battre le pavé rencontre le sentiment de ceux et celles qui sont rétifs quant aux manifestations. Y compris des diplomates désapprouvant les violences sur l’Axe.
Depuis le 19 Novembre, le gouvernement a institué des patrouilles mixtes, « PA » en réponse, dit-il à la grande insécurité à Conakry. C’en est aussi une leçon envoyée en direction des « Gilets Jaunes ».
Kabinet Fofana
Editorialiste politique