La Constitution guinéenne, promulguée le 07 mai 2010, par décret du président de la transition d’alors, Général Sékouba Konaté, continue de faire l’objet de critiques et de contestations.
Après des juristes, des hommes politiques et autres activistes, c’est au tour du député et également acteur politique, Aboubacar Soumah, président du Parti Guinée pour la Démocratie et l’Equilibre (PGDE), d’annoncer son opposition « farouche » au texte suprême qui gouverne depuis, la Guinée.
Lisez plutôt ce qu’il nous a livré à propos, le jeudi dernier 03 janvier 2019, à la faveur d’une interview exclusive.
« Honnêtement, je suis contre la Constitution qui nous gère aujourd’hui. Je le dis du fond du cœur en tant qu’acteur politique de la Guinée. C’est des petits copains qui se sont regroupés pour tailler une Constitution en fonction de leurs préoccupations et non celles de la Nation guinéenne. (…)
Elle n’a pas connu un vote populaire. C’est les destructeurs de cette Nation, qui se sont donnés rendez-vous, dans le CNT, pour concevoir un texte au nom du peuple. On aurait soumis ce texte à une sanction populaire qui pouvait dire OUI ou NON au texte. (…)
Si un texte doit sortir pour donner la responsabilité à l’ensemble des guinéens d’approuver ou non la Constitution, je ferai partie de ceux qui militeront pour la mise en place d’une Constitution qui répondra aux aspirations profondes des ‘’sans voix’’ guinéens.
Arrêtons de faire le banditisme politique. Arrêtons de prendre ce pays en otage par un groupe d’intérêt non connu. Le CNT n’était ni légitime ni légal. Celui qui n’est pas légal, ce qu’il met au monde est-il légal ? Il faut qu’on soit sérieux dans ce pays. Ce texte est cousu de faux problèmes (…) avec ce texte, si tu es chef d’Etat, on dirait que la Guinée est ta propriété privée. Le pouvoir de l’exécutif est trop puissant. Si on peut avoir aujourd’hui une Constitution qui peut corriger ces défaillances, je serais parmi ceux qui accepteront », a fustigé Aboubacar Soumah.
Mamadou Sagnane