Lors de la traditionnelle conférence de presse hebdomadaire des ministres, ce lundi, 18 février, à Conakry, imposée par le ‘’coach’’ Président Alpha Condé à ses ‘’poulains’’ ministres, le ‘’portier’’ ministre porte-parole du gouvernement, a bondi de ses cages et sorti des gants non pas de velours, mais de fer, bien fourrés, pour repousser un tir venu de nulle part et qui l’a probablement pris de court.
Dans un match où l’on croyait pourtant que le ‘’gardien vedette’’, de l’équipe Kassory, fraichement transféré de l’opposition lors d’un mercato estival très achalandé, intraitable, il a plutôt surpris son public en laissant échapper un tir qu’on pensait, en amont, anodin.
En effet, tout est parti de la question d’un confrère que voici in extenso : « Monsieur le ministre, vous êtes officiellement porte-parole du gouvernement, mais on ne vous entend pas sur le terrain politique, notamment sur des crises récurrentes. Qu’est-ce qui explique cela ? »
Aboubacar Sylla, vraisemblablement sûr de ses qualités de grand orateur et qui avait déclaré à l’entame des réponses aux questions, que la conférence de presse est grandement ouverte « donc, pas de question tabou », a fini par céder à la colère qui transparaissait sans cesse face à la multiplication des questions au relent politique.
Le ministre dans sa réponse à cette question, déclare que des questions posées ‘’ont des arrière-pensées’’.
Alors que, se justifie-t-il, « le thème de cette conférence de presse, c’est le bilan de mon ministère »
De la position « En ce qui concerne votre question, j’y ai déjà répondu dans les médias. Vous ne faites pas attention. J’ai dit que le porte-parole du gouvernement, n’est pas le décideur. Lorsqu’il y a un évènement, le porte-parole ne se précipite pas pour donner sa position. La première ligne de communication dans un gouvernement, c’est le chef de département, le ministre de tutelle. C’est lui qui est proche de l’évènement, qui a toutes les idées, toutes les informations, qui communique », feigne-t-il de donner des cours, comme dans une salle de classe.
Pour le ministre Sylla, c’est lorsque l’évènement a pris une certaine dimension, une certaine envergure devenue multisectorielle ou internationale, et que le gouvernement se réunit pour adopter une position commune, que le porte-parole se fait le devoir de communiquer cette position aux médias.
« C’est comme ça que je conçois la notion de porte-parole. Ce n’est pas un problème d’engagement, à partir du moment où j’ai accepté d’entrer dans le gouvernement, je suis engagé à cent pour cent pour la réussite de ce gouvernement. Et, je mettrai toutes mes compétences, toutes mes qualités, tous mes talents, si j’en ai, à la disposition du gouvernement pour sa réussite », a-t-il juré, la main sur le palpitant.
Avant d’ajouter n’avoir aucun ‘’état d’âme’’, aucun ‘’complexe’’, par rapport à cela.
« Que cela soit clair ! Parce que je vois des arrières pensée en matière de question. Exactement, je suis engagé dans un gouvernement, je me battrai pour que ce gouvernement réussisse. Vous connaissez l’expression qui : le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple. Le gouvernement a une mission de service public. Chacun dans son département, est là pour résoudre les problèmes des Guinéens et de tous les Guinéens. Quelle que soit leur obédience, dans le secteur qui lui est confié », a-t-il réitéré.
Youssouf Diallo