En conflit avec la direction politique de l’UFDG depuis quelques années maintenant, Bah Oury ne rate cependant aucune occasion pour donner son avis sur les sujets d’actualité concernant la marche sociopolitique de son pays.
Un décret a prorogé le mandat des députés le 12 janvier dernier. Et depuis le 05 avril, tous les députés ont repris le chemin de l’hémicycle.
Mais le débat continue à diviser les acteurs politiques de l’opposition notamment. A la question faut-il siéger ou pas ? voici ce qu’en dit Bah Oury.
« Ce n’est pas en ces termes que la question devrait être posée », estime l’ancien vice-président de l’UFDG.
Pour lui, il faut d’abord chercher à savoir pourquoi les élections législatives n’ont pas été tenues à date et surtout qui en sont les responsables ?
« Et c’est d’abord à ce niveau-là qu’il faut sanctionner ceux qui sont les responsables. La stabilité de la Guinée nécessite qu’il y ait des pouvoirs, législatif, exécutif et judiciaire, séparés et qui fonctionnent plus ou moins correctement », argumente-t-il.
Pour le président du mouvement ‘’UFDG Renouveau’’, c’est un moindre mal que l’assemblée nationale, telle dans sa configuration actuelle, puisse continuer afin d’éviter certainement que le parlement soit exclusivement au parti au pouvoir, qui pourrait ainsi en profiter pour faire passer des lois sans aucun contrôle de l’opposition.
« Vaut mieux qu’on ait une assemblée qui fonctionne qu’une assemblée bancale. Nécessité oblige ! On est dans un engrenage où le pays, sur le plan de la chronologie des élections doit tenir compte de ces dérapages qui ont été le fait de certains responsables politiques », estime l’opposant.
Aucune date n’est en vue pour la tenue des élections législatives et le décret prolongeant le mandat des députés n’indique aucune limite. Or, le mandat présidentiel expire l’année prochaine (décembre 2020). Pourrait-on envisager de coupler les deux élections ?
« C’est dangereux de coupler, le mandat du Président et le mandat des députés, parce que sinon vous allez vous heurter à un blocage institutionnel qui ferait que le pays risque d’être totalement bloqué. Ce n’est pas une bonne solution », prévient l’ancien ministre de la réconciliation nationale.
Billal