L’ancien ministre des Affaires étrangères Moctar Ouane, 64 ans, désigné dimanche pour diriger le gouvernement de transition au Mali, a été investi ce lundi. C’est un diplomate chevronné, jouissant d’une solide réputation internationale mais peu connu dans son pays. C’est aussi un civil, l’une des conditions pour une levée des sanctions de la CEDEAO. Pourtant l’organisation est encore réticente. Il existe selon elle des « zones grises » à éclaircir, notamment concernant le vice-président.
Dans un rapport officiel, Goodluck Jonathan, envoyé de la Cédéao dans la crise malienne, fait des constats. Par exemple, la version finale de la charte de transition n’est toujours pas connue du grand public. Pourtant, ce document qui balise les 18 mois de transition est important.
Ensuite, il constate que les prérogatives du vice-président de transition, le colonel Assimi Goïta, chef des putschistes du 18 août, posent problème. Selon une déclaration officielle le jour de sa prestation de serment aux côtés du président, il a été dit qu’il pourrait prendre la place de ce dernier en cas de force majeure. Une disposition non acceptée par la Cédéao qui veut un rapide retour du pouvoir aux civils.
D’autres problèmes ? La dissolution attendue de direction de la junte ou encore la libération ou la présentation devant la justice des détenus militaires et civile. Sur tous ces points, les chefs d’États de la Cédéao pourraient se concerter, interroger le pouvoir malien avant de décider de la levée ou non des sanctions.
Avec RFI et France 24