Sept mois après la prise du pouvoir par le CNRD, les crimes de sang, commis sous le régime d’Alpha Condé n’ont toujours pas été élucidés.
Une situation que regrette Thierno Souleymane Baldé avocat des victimes.
« Les dossiers qui concernent les crimes de sang sous le régime d’Alpha Condé, sont très nombreux, nous avons déposé plus d’une centaine de plaintes notamment devant le tribunal de première instance de Dixinn, nous avons dit que nous tenions absolument à ce que des enquêtes sérieuses soient menées. Mais pour faire ce travail il faut le reconnaître, c’est un travail collectif qui doit être fait. Nous, nous disposons d’un certain nombre d’éléments de preuves qui pourraient leur permettre d’identifier certains auteurs. Au-delà, il y a beaucoup de plaintes que nous avons déposé contre X et dans ce cas de figure, il nous faut vraiment leurs concours et volontés pour pouvoir identifier les auteurs. Nous nous sommes dits, nous allons pour le départ soumettre les plaintes dans lesquelles nous avons des éléments de preuves pour commencer par celles-là, et ensuite examiner les autres plaintes qui peuvent avoir beaucoup plus de difficultés pour l’identification des auteurs, Nous avions eu à discuter avec le procureur Général M. Charles Wright, et puis avec le procureur général près du Tribunal de première instance de Dixinn M. Algassimou Diallo et le doyen des juges d’instructions », a-t-il lancé.
Par ailleurs, Thierno Souleymane Baldé se dit inquiet quant à l’aboutissement de la procédure après la suspension du procureur général Alphonse Charles Wright.
« Quand on a discuté avec le procureur général Alphonse Charles Wright, il nous avait fait savoir qu’il allait nous apporter son concours pour que les procédures aillent jusqu’au bout. Toutes les plaintes que nous avions déposées à l’époque nous aurait beaucoup facilité quant à l’identification des auteurs, mais il n’y avait pas de volonté politique à l’époque, maintenant qu’on a un procureur disposé à nous aider, s’il est suspendu, cela nous met dans une position inconfortable. S’il n’y a pas de volonté de certaines personnes qui peuvent vraiment avoir cette détermination de veiller à ce que ces plaintes aboutissent ça serait assez difficile. Et ce n’est pas n’importe quelle personne qui peut le faire, puisque les personnes qui sont concernées sont des hommes ou des femmes en uniforme et nous connaissons les difficultés dans notre pays, quand il s’agit de mener une procédure contre les forces de maintien de l’ordre. Le travail du procureur peut énormément faire la différence, mais à ce stade là, nous nous posons la question de savoir si cela pourrait aboutir compte tenu du fait que la seule personne qui était vraiment disposée à nous apporter son soutien est suspendue et on ne sait pas s’il sera réhabilité ou pas ? », s’est-il interrogé.
Hadjiratou Bah