Au lendemain de la création du cadre de concertation inclusif par le CNRD, le président du parti MoDeL invité chez nos confrères de FIM FM dans l’émission MIRADOR a émis des réserves et des inquiétudes sur les manœuvres, qui selon lui sous-tendent la création de ce cadre.
Aliou Bah rappelle qu’à l’issue des rencontres qu’ils ont eues avec le MATD, ils ont clairement dit qu’ils demandent un cadre de dialogue exclusif entre la classe politique et le CNRD, le gouvernement avec la participation des partenaires techniques et financiers. Ceci dit-il, pour se pencher entre autres sur les questions liées au calendrier de la transition, le processus électoral et les questions constitutionnelles.
Lisez sa réaction.
« Nous avions dit qu’il ne serait pas bien de créer un amalgame, une sorte de fourre-tout. Déjà, il y a plusieurs initiatives de ce type qui sont lancées et il se trouve qu’il y a le CNT qui est déjà mis en place dont la mise en place a été facilitée aussi par les acteurs politiques, il y a aujourd’hui le lancement des assises nationales ça aussi présentées comme étant des structures de concertation. Mais, au regard du contenu du document que j’ai vu, j’ai l’impression que le CNRD se préoccupe beaucoup plus à hâter le pas pour trouver de quoi présenter avant le 25 (avril) par rapport à la CEDEAO pour dire que nous avons fait beaucoup d’efforts, nous avons créé ceci et cela étant donné que ça ne nous permet pas d’avancer concrètement sur le terrain. Nous ne sommes pas contre qu’on discute avec toutes les composantes de la Nation. Mais, nous nous estimons que la durée de la transition, le chronogramme du processus électoral, la mise en place de l’organe de gestion des élections, les questions liées au fichier électoral et questions constitutionnelles, ça, se sont des questions qui se discutent de façon exclusive entre le CNRD, les acteurs politiques, le gouvernement et avec la participation des partenaires techniques et financiers. C’est ce qui a été notre demande.
J’ai vu même une disposition de ce qui a été sorti que c’est le ministre de l’administration du territoire qui aura l’exclusivité de convoquer les sessions ordinaires et extraordinaires une fois par mois, alors imaginez toutes ces questions dont on parle, comment pourrons nous en discuter et les évacuer une séance par mois ? Ça fera combien de mois pendant lesquels on va discuter de toutes ces questions là ? On va s’y éterniser ! Encore une fois, je pense que l’idéal aurait été de procéder différemment… Ce que nous avons dit et ce qu’on nous a sorti là, je crois qu’il y a plutôt l’envie d’envoyer un signal fort au niveau de la CEDEAO parce que nous sommes déjà dans une situation où ils (les militaires au pouvoir ndlr) ont envie de faire croire qu’il y a de l’effort qui est en train d’être fourni.
Moi je crois que si c’est de ces types de calculs qu’ils prennent le dessus, ce n’est pas la peine. Ce que certains ne comprennent pas, c’est que toutes ces petites manœuvres c’est du réchauffer. Avec Alpha on a connu tellement de manœuvre dilatoires que finalement les gens se sont habitués à ça. Donc à chaque fois que vous posez un petit acte, si c’est dans le sens de manipuler les gens pour juste trouver un résultat provisoire et passer un cap, dès que vous posez l’acte, tout de suite les gens comprennent de quoi il s’agit ! Ils n’ont rien à gagner à rentrer dans ces petits jeux. Organisez un dialogue politique, entendons-nous, la Guinée c’est notre bien commun… », a-t-il exprimé.
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