Les conseils de Kassory et Cie estiment que le procureur spécial de la CRIEF s’est servie de la procédure de flagrant délit dans le seul but de maintenir leurs clients en détention.
L’ancien bâtonnier Me Dinah déclare à cet effet que c’est à cause d’un dossier vide monté de toute pièce par la junte qui continuerait de violer les droits les plus élémentaires de leurs clients.
« L’imagination de la procédure de flagrant délit n’avait pour but que de priver Kassory Fofana et sa suite de leur liberté. Voilà tout. Ils devaient être traduits immédiatement devant la juridiction de jugement, ni le jour, ni le lendemain, ni le surlendemain et jusqu’à présent aucun procès n’a été organisé. Pourquoi ? Parce que dans le dossier, il n’y a rien. Un dossier vide pour lequel on continue à violer les droits élémentaires des citoyens de ce pays », dénonce-t-il.
Pour Me Sampil, au-delà du fait que Kassory a été Premier ministre il se trouve qu’il est un homme politique aussi.
« Il a des ambitions politiques. Ça, ce n’est caché à personne. Comme dirait l’autre, pour tuer le poussin dans l’œuf, voilà. Avant que ces échéances politiques ne s’annoncent, on veut déjà éliminer celui qu’on redoute le plus ou celui qu’on ne veut pas voir diriger le pays. Dans ces conditions, est-ce que vous serez d’accord avec nous pour dire que l’annonce qui avait été faite par le CNRD en la personne de son chef, selon laquelle annonce, que désormais la justice sera la boussole des actions de l’État en Guinée. Est-ce que cela est respecté dans ces conditions ? Lorsque la justice ne fait qu’obéir aux instructions reçues par les autorités. La justice est plutôt devenue le bras armé de la junte au pouvoir », a regretté l’avocat.
Alhassane Fofana