Sous-développé, l’enseignement supérieur constitue une priorité de second plan depuis des décennies en Guinée. Pour inverser la tendance, les travaux de l’atelier de restitution et de formation dans le cadre du projet Indigo (Internationalisation et développement des indicateurs pour une meilleure gouvernance de l’enseignement guinéen) ont été lancés, jeudi 16 juin 2022, à Conakry.
C’est le secrétaire général du ministère de l’enseignement supérieur de la recherche scientifique et de l’innovation (MESRSI) qui a officié l’ouverture des travaux, en présence des représentants des universités guinéennes, du secteur privé, des partenaires au développement, ainsi que les syndicalistes et les acteurs de la société civile.
Ledit projet est co-financé par la Commission européenne pour Indicateur et développement de la meilleure gouvernance pour l’enseignement supérieur guinéen.
A l’actif du MESRSI et de l’autorité nationale d’assurance qualité dans l’enseignement, la formation et la recherche (ANAQ), le projet INDIGO, initié en janvier 2020, vise à renforcer les capacités de l’enseignement supérieur en Guinée, à travers un accompagnement et une transformation structurelle en matière de gouvernance et de démarche qualité.
L’activité s’inscrit dans le cadre de la mise en cours du Work package 4 dudit projet dont le thème est « Restitution et formation à l’échelle locale pour la communauté universitaire en vue de renforcement de l’appropriation du projet », ce, conformément au chronogramme établi de commun accord entre les partenaires de Université de Paris 1 Panthéon Sorbonne et les partenaires guinéens.
Dans sa communication la directrice des relations internationales de l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne et coordinatrice du projet INDIGO, Dr Annie Soriot, a indiqué qu’il s’agit d’un projet qui va permettre de travailler avec les trois grandes universités de Conakry et huit (8) institutions des provinces guinéennes, mais aussi avec l’ambassade de France, l’Agence française de développement et l’Agence de développement belge.
« L’objectif de travailler avec des universités publiques et privées de la capitale, des provinces et des partenaires professionnels, c’est d’améliorer la gouvernance des universités pour conclure une meilleure employabilité des jeunes. Ça permet également la coopération internationale », a-t-elle précisé.
De son côté, le secrétaire exécutif de l’ANAQ, Pr Kabinet Oularé a souligné que la session sera consacrée à la restitution des travaux effectués dans le cadre de la mise en place des projets d’établissements. Selon lui, ces projets d’établissements, sont des plans stratégiques qui permettent à chaque établissement d’avoir une vision sur les cinq prochaines années. « l’Université Paris 1 Sorbonne coordonne ce projet et l’ANAQ en tant qu’agence est le référant qualité de ce projet. Nous sommes là avec le MESRSI pour écouter toutes les parties prenantes, la société civile afin de partager au maximum ces projets d’établissements que les universités ont élaborés au cours des deux dernières années. Par rapport à ce projet d’établissements, le premier standard de qualité d’évaluation de nos institutions d’enseignement supérieur, c’est que chaque établissement doit être doté d’un projet d’établissements. Ça veut dire que la vision est la première étape pour un établissement d’enseignement supérieur de promouvoir la qualité en son sein. Disposer d’un projet d’établissements constitue la pièce maîtresse de tout développement dans une université », a-t-il longuement expliqué.
Poursuivant, il dira que le projet d’établissements, est un document stratégique de planification avec une vision. C’est aussi un document cadre de planification afin de permettre aux établissements d’avoir plus de visibilité et de leurs actions sur la formation des étudiants dans le domaine de la recherche, des services à la communauté et la vie estudiantine.
Au nom de la Ministre, Dre Diaka Sidibé, le Secrétaire Général du MESRSI Dr Facinet Conté a remercié les partenaires européens pour leurs accompagnements constants dans la mise en œuvre de ce projet commun. Il a ensuite rappeler que l’objectif primordial de cette rencontre est de renforcer les compétences stratégiques des dirigeants (recteurs, directeurs généraux, des personnels académiques et des personnels administratifs des universités et autorités publiques). Enfin il a indiqué c’est un projet qui vise également à produire un impact sur le système d’enseignement supérieur guinéen et à promouvoir les réformes souhaitées à l’échelle du pays à travers un partage efficient de bonnes pratiques.
Dr Facinet Conté a, par ailleurs, ajouté qu’il est important de vulgariser l’appropriation des thématiques du projet INDIGO, non seulement par les acteurs du sous-secteur de l’enseignement supérieur, mais aussi par le public en général.
Enfin, il a rassuré que le MESRSI ne ménagera aucun effort pour la poursuite des vastes chantiers de co-construction initiés dans le cadre du présent projet.
A rappeler que la rencontre a pris fin par la tenue des tables rondes sur les thématiques : Employabilité et l’insertion socioprofessionnelle ; Management de la qualité et Impact sur le développement des établissements ; Gouvernance et autonomie.
Alhassane Fofana