Ouvert depuis le 28 septembre dernier, le procès du massacre survenu au stade du même nom en 2009, se poursuit au tribunal délocalisé de Dixinn, dans l’enceinte de la Cour d’Appel de Conakry.
Les attentes dans cette affaire historique ne cessent de se multiplier. De l’avis du président de la Ligue pour les droits et la démocratie en Afrique, le procès du 28 septembre constitue le défi le plus important que l’État guinéen doit relever, en vue de réussir une véritable réconciliation nationale.
« Il convient alors de préciser que ce procès est une victoire de la Guinée en matière des droits de l’homme et constitue une composante du triptyque de réconciliation, à savoir : justice- pardon et réconciliation. Sans justice, il ne peut y avoir ni pardon, ni réconciliation. Sans justice et pardon, il ne peut y avoir de réconciliation. Le procès en cours est donc un maillon du processus de réconciliation et non une fin en soi. La dimension pédagogique du procès devrait permettre d’élaborer les outils pouvant garantir la non répétition de telles atrocités. La portée politique du procès devrait être la consolidation de la démocratie et de l’Etat de droit et l’aspect sociologique pourrait servir à renforcer la cohésion sociale, l’unité nationale et le vivre ensemble qui constituent la finalité de l’ensemble du processus en cours », a fait remarquer Mamady Kaba dans un entretien accordé à notre rédaction ce mardi 25 octobre 2022.
L’ancien président de l’institution nationale indépendante des droits humains exhorte les guinéens à s’éloigner de toutes interprétations erronées et de croire à la volonté du système judiciaire d’œuvrer en faveur de la cohésion sociale.
« Nous appelons l’ensemble des citoyens à suivre le procès dans l’unité et la concorde afin que les résultats escomptés soient atteints pour garantir l’avènement d’une Guinée respectueuse des droits humains et des libertés fondamentales. C’est une véritable épreuve que les guinéens, unis et solidaires, doivent surmonter pour assurer une transition au terme de laquelle le système guinéen de justice renforcera considérablement son indépendance et son efficacité pour le bien de chacun et de tous », a-t-il exhorté.
Hadja Kadé Barry