Une source de haut niveau, qui s’est confiée à Mosaiqueguinee.com, est formelle : « l’avion, dit-on, mis à disposition, a été retourné à son propriétaire. Momentanément ou définitivement, je ne saurai vous le dire », a-t-elle déclaré à un de nos journalistes.
Moqué et accommodé sous toutes les coutures, ce petit avion de fabrication brésilienne, qui devait servir de jet présidentiel au chef de la junte guinéenne, le Colonel Mamadi Doumbouya, appartiendrait, à en croire notre confrère Africa Intelligence, au conglomérat indien Jindal Steel et Power, actif dans la sidérurgie et présent en Afrique.
Son PDG, Naveen Jindal, à la tête du Groupe fondé en 1952 par son père Om Prakash Jindal, vêtu d’un Jodhpuri (costume traditionnel indien), a été vu aux côtés du Colonel Mamdi Doumbouya, dans la soirée du 20 décembre dernier, venu réceptionner l’aéronef, à l’aéroport international Ahmed Sékou Touré de Conakry.
Toujours à en croire Africa Intelligence, le Groupe JSPL qui revendique un chiffre d’affaires annuel d’environ 7,6 milliards de dollars, s’est imposé au fil des ans, comme un acteur majeur dans le domaine de l’acier et des mines (charbon de fer), principalement en Inde. Au cours des deux dernières décennies, le Groupe a étendu ses activités en Afrique.
Après avoir acheté la mine de charbon de Kiepersol en Afrique du Sud en 2009, il a fait l’acquisition de celle de Moatize au Mozambique, fin 2021 auprès du brésilien Vale.
C’est une sortie hasardeuse du ministre du budget, Lanciné Condé, interpelé au CNT sur l’identité et les conditions d’acquisition de cet appareil, qui a allumé le brasier de la polémique.
Ce dernier confiait que l’avion n’est ni un don, ni un prêt, mais une mise à disposition. Mais par qui ? « Par un acteur minier qui souhaite être un partenaire stratégique de la Guinée », répondit-il. Mais à quel prix et pour quelle suite ? continue-t-on de s’interroger dans l’opinion.
Le ministre Condé dont la communication désastreuse a fortement desservie le Gouvernement et le CNRD, rajoutait que l’entreprise (indienne, NDLR), était prête à fournir une flotte de trois avions à la Guinée.
Ces conditions troubles de l’acquisition du premier appareil, qui ont éveillé des soupçons de »connivence » chez moult observateurs, dénotent de tout le manque transparence qui entoure cette affaire.
La présidence de la république est directement interpelée. En premier lieu, le colonel Mamadi Doumbouya en personne, qui rappelle sans cesse, sa farouche détermination à lutter contre la corruption et les détournements de deniers publics. Il a d’ailleurs martelé de nouveau sa fermeté sur le sujet, lors de son adresse à la Nation, le 31 décembre dernier.
Autrement, des observateurs espèrent que le ministre Charles Wright se saisirait de ce dossier comme il est prompt à le faire à l’accoutumée, pour au moins des injonctions aux fins de comprendre ce qu’il s’est passé dans cette affaire qui dégagerait une forte odeur de corruption.
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