Les autorités communales de Labé ont entamé dans la nuit du mardi 3 janvier 2023, une opération de fermeture des maquis se trouvant derrière la résidence du Préfet dans le quartier Pounthioun.
Le président de la commission assainissement et déguerpissement de la mairie de Labé revient sur leur motivation.
« Il n’est un secret pour personne que ce qui se passe ici, ça dépasse les commentaires. Avant il y avait une école ici, lors du déguerpissement des emprises de la voirie urbaine, après avoir été déguerpis, ils ont négocié avec le propriétaire, ils ont cassé la cour pour installer leurs kiosques à l’intérieur. Tous les jours, c’est des bagarres, des attaques à main armée entre consommateurs d’alcool. Dernièrement, il y a eu même mort d’homme. En plus de l’alcool, les jeunes consomment ici toutes sortes de stupéfiants. Donc c’est pourquoi les autorités ont décidé de les faire déguerpir. Hier nous sommes venus les informer de la décision. Il vous souviendra que le 2 janvier une personne est décédée ici, avant aussi il y a eu un autre cas de décès. Donc depuis hier soir ils sont en train de plier bagage. On ne peut pas interdire la vente d’alcool dans notre pays, puisque c’est un pays laïc, mais ici n’est plus approprié pour la vente d’alcool. Nous sommes avec les services de sécurité pour superviser le déguerpissement jusqu’à la fin », indique Alpha Souleymane Diallo, président de la commission assainissement et déguisement à la commune urbaine de Labé.
Très déçu de cette décision des autorités communales, un gérant victime n’a pas caché son amertume.
« J’ai une place ici, depuis 3 mois. Les autorités nous ont dit de quitter les lieux. Ils ont découvert un corps tout prêt d’ici. Moi j’étais à l’école puisque je suis enseignant, lorsque j’ai appris cela je suis venu précipitamment, j’ai trouvé qu’ils sont en train de nous faire déguerpir. Mardi 3 Décembre aux environs de 19 heures, une équipe est venue pour nous faire déguerpir. On n’a pas le choix, mais, je n’ai pas aimé la manière dont ils sont en train de faire. Il fallait nous avertir, nous donner un délai, pour qu’on puisse quitter les lieux sans problème, mais là on a perdu beaucoup de nos biens, ils ont saccagé certains de mes biens aussi. Si on devait quitter on devait quitter de la plus belle des manières, il devait nous donner au moins deux jours de délai. Hier on n’a pas dormi. Le corps qui a été découvert a été envoyé à l’hôpital, après les expertise ils ont trouvé que c’est une mort naturelle, on est tous appelés à mourir un jour. Pour moi, cela ne devait pas être une raison pour nous déguerpir. Les services des impôts sont au courant de notre présence ici, nous payons nos impôts chaque mois. La Guinée est un pays laïc, si on ne peut rester ici, de nous trouver un autre lieu », a dit Daniel Béavogui.
Aissatou Zawiya Diallo, correspondante régionale de Mosaiqueguinee.com