C’est un constat alarmant qu’a fait le ministre de la justice et des droits de l’homme, au niveau de la prison civile de Kissidougou, ce vendredi.
Outre le traitement inhumain infligé aux détenus, le garde des Sceaux dit avoir été choqué d’apprendre qu’il y a un détenu qui a quitté la prison, sur ordre du procureur d’instance, sans aucun dossier justificatif, alors qu’il est placé sous mandat de dépôt.
« Nous avons constaté qu’il y a un prévenu qui est à l’extérieur de la prison depuis une semaine pour lequel il n’y a aucun dossier justificatif. Il s’agit d’un certain Karifa Touré. D’après le régisseur il est quitté sûr ordre du procureur, parce qu’il devrait délimiter un problème domanial, mais il n’est plus revenu », a rapporté le chef de division santé alimentaire et cadre de vie à la direction de l’administration pénitentiaire.
Ce n’est pas tout, cinq autres personnes, poursuivies pour des faits criminels, sont en détention prolongée sans jugement, ce, depuis quelques années.
Il a également été rapporté à la délégation ministérielle par trois détenus, que les parents de deux de leurs codétenus avaient obtenu auprès de l’ancien régisseur et de son adjoint la libération de Abdoulaye Camara et Aboubacar Sayon, moyennant 2.500.000 GNF chacun.
Il n’en fallait pas plus pour exacerber la colère du garde des Sceaux contre le procureur d’instance et les régisseurs incriminés.
« Demander de l’argent à un détenu ? Personne ne peut me justifier qu’on demande à un détenu de payer deux ou trois millions où il ne sortira pas, ou bien on est là pour faire le commerce ? Ou bien les détenus sont des fonds de commerce ? Vous privez les gens de leur liberté, après vous leur demander de payer de l’argent. C’est normal ça ? », a-t-il demandé.
Du coup Alphonse Charles Wright a ordonné au directeur national de l’administration pénitentiaire de procéder immédiatement à la suspension du régisseur incriminé et d’engager des poursuites judiciaires contre lui.
Alhassane Fofana