Venu s’enquérir des conditions carcérales des personnes en conflit avec la loi à la maison d’arrêt de Siguiri, Alphonse Charles Wright a été attristé par la détention d’une pauvre dame dans cette prison après avoir échangé avec plusieurs détenus. Au cours de leurs échanges, la pauvre femme, apeurée, dans une langue Maninka soutenue, a expliqué au ministre qu’elle est poursuivie pour une affaire de tontines portant sur un montant de 10.650.009 Fg (dix-millions-six-cent cinquante-milles neuf Francs Guinéens).
A la question, « qu’à t’elle fait du montant ? » Elle répond que c’est son papa qui était tombé malade. Vu l’urgence de la situation elle dit avoir été contrainte d’utiliser le montant à l’effet de soigner son père pour ne pas qu’il perde la vie. Elle précise qu’elle était elle-même malade et qu’il n’y avait rien en famille puisqu’elle avait perdu son mari aussi. Ces déclarations, ont été confirmées par le procureur d’instance qui était présent sur les lieux. C’est ainsi que le ministre a pris l’engagement de payer le montant. Séance tenante, instruction a été donnée au procureur général près la cour d’appel de Kankan de faire un retrait sur le compte du ministre à l’effet de désintéresser la plaignante.
Le garde des Sceaux, par la suite, a demandé l’accélération de son dossier. Si elle n’est pas poursuivie pour autres faits grave, il a sollicité du parquet que des circonstances atténuantes soient accordées à cette femme, afin qu’elle retrouve les siens, dans un village situé à quelques kilomètres du centre-ville.
Ainsi, il a demandé à la Dame de ne plus reproduire les mêmes actes. D’après Charles Wright, utiliser l’argent destiné à la tontine constitue un abus de confiance, passibles de peines d’emprisonnement.
Tout en bénissant pour le garde de Sceaux, Aïcha Sangaré puisque c’est d’elle qu’il s’agit a pris l’engagement de ne plus reproduire les mêmes faits.
A l’issue de son jugement qui devrait être programmé dans les prochaines heures, la dame pourrait recouvrer sa liberté.
A suivre…
Alhassane Fofana