Pour avoir échangé avec des journalistes, plusieurs ouvriers de l’échangeur de Bambéto ont perdu leur travail en cette période de crise économique, mais aussi et surtout à l’approche du mois saint de Ramadan.
Ces pères de famille sans défense ont été renvoyés parce qu’ils ont dénoncé ce qu’ils qualifient de maltraitance dans leur milieu de travail.
Interrogé par notre rédaction ce mercredi 22 février 2023, Mohamed Lamine Cissé, ferrailleur de son état a accepté de se confier.
Motif de licenciement :
C’est un média qui est venu nous interviewer au chantier de l’échangeur de Bambéto. J’ai accepté d’accorder l’interview à ce médium, en lui disant que nous sommes maltraités. Après ça, le chef du personnel le nommé Mohamed Chérif est venu me trouver le lundi soir à 17 heures quand j’ai fini ma journée, il m’a dit que la direction a besoin de moi, arrivé là-bas, la direction m’a remis mon salaire du mois de février et j’ai été remercié.
Démarches envisagées
En tout cas, je compte aller à l’inspection générale du travail, parce que j’estime que je ne peux pas travailler pendant plus de 5 mois et qu’on me mette à la porte de cette manière. J’irai là-bas demander est-ce qu’il est permis de licencier un travailleur sans motif valable, parce moi je n’ai pas volé, je n’ai pas insulté, je me suis pas battu, et ils m’ont laissé travailler jusqu’à 17 heures 30 mn pour me dire maintenant que j’ai été licencié
Mohamed Chérif Diallo serait-il la bête noire des ouvriers de ce gigantesque chantier ?
Je voudrais vous dire que ce nommé Chérif ne fait pas l’affaire des ouvriers guinéens. Un expatrié a plus de valeur à ses yeux que les ouvriers guinéens, il gâte le travail des guinéens à cause des étrangers. Là-bas il fait prendre à certaines personnes 50 000 GNF, 60 000 GNF, 65 000 GNF, alors qu’on travaille sur le fer, par jour on peut faire 25 à 32 tranches. Dans les conditions normales, nous les ferrailleurs on travaille par tonnage. Je voudrais porter plainte contre Mohamed Chérif pour qu’il me justifie la raison de mon licenciement et qu’il me dise que ce n’est pas normal de parler à la presse
Quand les ministres snobent les ouvriers lors de leurs visites
Normalement si le ministre vient dans un chantier avant de rencontrer la direction, il doit d’abord se concerter avec les travailleurs, pour s’enquérir des réalités du terrain, mais les ministres qui sont venus là-bas, ils écoutent la direction, et d’autres responsables, moi je trouve ça anormal. Chérif dit là-bas que les gens prennent 90 000 ou 95 000 GNF, mais c’est archi-faux. Quand vous venez, prenez le temps de vous entretenir avec les travailleurs, parce que c’est eux qui travaillent là-bas, les chinois quand ils viennent ils donnent des instructions et ils quittent, c’est nous qui travaillons. On travaille du 1er au 5 de chaque mois, alors que nous sommes journaliers, en principe nous devons être payés par jour, mais cela n’est pas le cas, nous, nous sommes payés par mois et on ne peut bénéficier d’une avance sur salaire, nous avons dit à Maître Chérif d’aller dire aux chinois, de nous avancer au 15 de chaque mois, parce qu’il y en a, qui quittent jusqu’à Coyah, mais ils nous ont dit que le règlement de la société c’est du 1er au 05, il n’y a pas d’avance. Moi je n’ai jamais travaillé avec une société comme ça, et pourtant depuis 2004 je travaille avec les chinois, c’est nous qui étions les ouvriers du stade Nongo, si ce problème se pose au chantier de Bambéto, ce qu’il y a une défaillance quelque part.
Appel de Mohamed Lamine Cissé à l’endroit du colonel Mamadi Doumbouya
J’interpelle surtout le président de la transition le colonel Mamady Doumbouya de tourner son regard à la classe ouvrière, parce que même lui s’il veut construire une maison il fait appel aux ouvriers, ce ne sont pas les ministres et les directeurs généraux qui construisent, alors que la classe ouvrière souffre en Guinée
Joint par notre rédaction, le mis en cause Mohamed Chétif Diallo a préféré donner sa langue aux chats.
« Je n’ai pas de commentaires », a-t-il laissé entendre.
Hadjiratou Bah