Le ministère des affaires étrangères, de l’intégration africaine et des guinéens établis à l’étranger, à travers le Fonds d’Assistance aux Guinéens Rapatriés a organisé ce mercredi 22 mars au stade Général Lansana Conté de Nongo, une activité de plaidoyer pour la réinsertion socioprofessionnelle de ces compatriotes rentrés au pays.
Le ministre des affaires étrangères a soutenu que ces jeunes ont bien fait de revenir au pays car, ajoute-t-il, « ici, ils ne seront ni battus, ni insultés encore moins emprisonnés s’ils n’ont rien fait de grave ».
« Jeunes rapatriés, quand on dit le fonds d’assistance, ne vous trompez pas. Ce n’est pas de l’argent qu’on va vous partager. Si nous vous partageons de l’argent tous les jours, nous vous rendrons fainéants, et nous ne voulons pas faire cela. Nous devons vous assister parce que vous avez fait une expérience malheureuse. Cela joue sur vous physiquement, moralement et même intellectuellement et psychologiquement. Nous devons donc vous aider à vous reconstruire. Si cela nécessite des fonds, nous irons les chercher mais ce ne serait pas pour vous partager. Vous allez travailler avec pour vous reconstruire et aider ceux qui ne sont pas allés, à ne pas partir. (…). La voie de l’immigration clandestine est une voie sordide, c’est l’enfer qui vous amène dans l’enfer. Vous le savez mieux que moi (…). C’est malheureux de dire que vous revenez chez vous. Vous n’auriez jamais dû partir, mais vous n’aviez pas tort de partir parce que vous étiez dans le désespoir… », a lancé le ministre Morissanda Kouyaté.
Pour sa part, la Directrice générale du Fonds d’Assistance aux Guinéens Rapatriés a sollicité du gouvernement et des partenaires, un appui conséquent à son institution, pour leur permettre d’atteindre leur noble mission d’assistance en vue d’une réintégration socioprofessionnelle durable.
« Le République de Guinée, bien qu’elle regorge d’énormes ressources naturelles, est de tradition migratoire. (…). A ce jour, de nombreux guinéens migrants rapatriés de tous horizons, continuent d’arriver en République de Guinée par la voie des facteurs organisés par l’OIM ou ramener par d’autres canaux. (…). Le récent évènement de la Tunisie illustre exactement la situation de vulnérabilité à laquelle sont exposés les migrants de l’Afrique sub-saharienne. C’est pour vous dire que cette couche de jeunes vulnérables, sans moyens de subsistance, risquent aussitôt de reprendre la route migratoire dans la quête du bien-être si rien n’est fait pour les retenir. (…). Nous sollicitons du gouvernement et du président de la transition ainsi que des organisations et institutions internationales, la bonne volonté de mieux accompagner le fonds d’assistance, dans sa noble mission d’assistance en vue d’une réintégration socioprofessionnelle durable à travers la mise en œuvre des projets et activités génératrices de revenus afin de limiter l’immigration irrégulière. Un rapatrié réinséré dans un circuit économique qui réussit, devient de facto, un acteur averti dans la prévention et dans la sensibilisation des potentiels candidats à la migration irrégulière », a lancé Mama Kalass Traoré, Directrice générale du Fonds d’Assistance aux Guinéens Rapatriés.
Pour sa part, Michel Kamano, président de l’association des guinéens rapatriés a affirmé qu’ils croient en leur pays la Guinée. « Nous avons compris qu’il y a plus d’opportunité de mettre leurs compétences au service de leur pays en créant des PME, pour subvenir à leurs besoins ». Il demandé, à cet effet, un soutien matériel et financier.
MohamedNana Bangoura