C’est une autre pique que vient de lancer le patron de la diplomatie guinéenne, Dr Morissanda Kouyaté à l’endroit des chefs d’Etat de la Communauté Economique Des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Alors qu’il recevait les experts de cette institution venus évaluer le niveau de prélèvement communautaire au compte de la CEDEAO sur les marchandises qui entrent en Guinée, Dr Morissanda Kouyaté a affirmé sans ambages, ce qu’on pourrait qualifier de souveraineté assumée.
Selon lui, malgré la suspension politique de la Guinée par l’organisation ouest-africaine à cause du coup d’Etat du 5 septembre 2021, la CEDEAO prélève tous les jours, de l’argent en République de Guinée alors que les autorités guinéennes auraient pu dire qu’elles ne paient rien.
« Il faut que ce soit bien clair, ces experts de la CEDEAO ne sont pas venus pour le chronogramme ni les questions politiques. Ils sont venus pour ce qu’on appelle le prélèvement communautaire. C’est-à-dire que chaque marchandise qui rentre en Guinée, il y a un pourcentage pour la CEDEAO dans le coût de son dédouanement. Donc, chaque prélèvement guinéen, il y a un prélèvement de la CEDEAO. Quand on dit souvent qu’on est suspendu, on aurait aussi pu dire que si nous sommes politiquement suspendus, on reste financièrement suspendu aussi, mais Non. Le chef de l’Etat a pris ses responsabilités en disant que cette communauté, nous l’avons créée ensemble. Nous continuerons à travailler avec les techniciens pour renforcer la communauté parce que la transition, c’est une parenthèse. Au nom du chef de l’Etat, la Guinée est prête à renforcer la CEDEAO dans tous ses compartiments techniques. Tous les techniciens se mettront à leur disposition pour essayer de renforcer ce prélèvement communautaire. Mais pendant que nous sommes suspendus politiquement, nous payons l’argent. La CEDEAO prend tous les jours, de l’argent chez nous, il faut le savoir et nous n’avons pas refusé », a-t-il lancé en pleine figure des experts de la CEDEAO venus à Conakry.
Par ailleurs, cette délégation conduite par Moise Appolos Thera, responsable chargé du prélèvement communautaire de la CEDEAO, doit « avec les structures techniques à savoir, les douanes, le trésor et la banque centrale, s’assurer que toutes les conditions qui sont dans le nouveau protocole de la CEDEAO, sont mises en application ».
Cet expert pense que les résultats de leurs travaux seront « à l’honneur de la Guinée et de la communauté ».
MohamedNana Bangoura