Le point 2 de l’accord politique signé le 12 octobre dernier, qui est source de mésententes entre les acteurs du pays, ne cesse de faire parler de lui. Le Front National pour la Défense des droits des Citoyens qui est en campagne pour faire signer une pétition contre la « violation des droits des citoyens » concernant l’élection des responsables de quartiers et de districts, était ce mercredi 16 novembre 2016, devant la mairie de Kaloum.
A en croire les responsables du front présents sur place, le secrétaire général de la mairie avait interdit la veille, leur activité de sensibilisation pour la signature de la pétition. Mais malgré cette interdiction qu’ils qualifient de sans «fondement», ces responsables du front ont atteint leur objectif dans cette commune.
Abdoulaye Kourouma, président du RRD et membre du front, a livré à la presse l’objectif de leur mobilisation. «Nous avons déposé une lettre d’information à la mairie pour dire qu’on allait passer dans la commune de Kaloum, sensibiliser la population pour qu’elle puisse signer la pétition avec nous. Mais, le chargé de l’organisation au niveau du front a reçu un appel hier à 20H, venant du secrétaire général de la commune, interdisant nos activités de sensibilisation. On était venu demander qu’ils nous interprètent la loi qui dispose qu’on a besoin de leur autorisation pour sensibiliser les gens sur des questions bien données. Mais quand on est venu, on nous a fait croire que le secrétaire général a voyagé la nuit et que madame le maire aussi n’est pas à son bureau», a-t-il dit.
Poursuivant, Kourouma affirme qu’ils ont tout de même réussi à faire signer la pétition à certaines personnes. « Nous avons profité pour faire signer à d’autres personnes au dehors et l’activité continue. Ce que nous sommes en train de faire, c’est de faire du porte-à-porte, expliquer à la population que le point 2 de l’accord va envoyer des contestations même dans nos propres rangs. Parce que s’il s’agit de choisir quelqu’un au prorata des résultats, c’est des hommes influents du parti qui vont proposer des gens ! Et si ceux-ci ne sont pas la volonté des citoyens à la base, ça va créer des contestations», a déclaré Kourouma.
En fin, dira Abdoulaye Kourouma, « au lendemain de l’application de ces accords, c’est la violence, c’est des contestations. Ce n’est pas ce que nous souhaitons».
Diallo Saikou Yaya, du centre guinéen de promotion et de protection des droits de l’Homme, œuvrant dans la société civile et membre dudit front, jure de continuer cette campagne dans les cinq (5) communes de Conakry et à l’intérieur du pays.
Les autorités communales de Kaloum sont souvent accusées de refuser à des mouvements politiques l’exercer de certains droits reconnus par la constitution.
Mamadou Sagnane