Le feuilleton judiciaire qui oppose Doussou Termite Mara au lieutenant-colonel Ansoumane Camara, s’est ouvert ce mercredi au Tribunal de première Instance de Kaloum. Le prévenu s’est effectivement présenté à la barre. La plaignante a été entendue sur les faits articulés contre la personne physique de « Alias Bafoé ». Les débats se sont tenus sur la violation de domicile, mise à la charge d’Ansoumane Bafoe.
Le prévenu Ansoumane Camara est arrivé un peu tôt ce matin au TPI de Kaloum sans
grand bruit dans son véhicule de commandement de la police, accompagné de deux pick-up remplis de ses subordonnées. En quelques pas enjambés, il traverse la cour pour prendre place sur un banc dans la salle d’audience. Pour sa première comparution dans cette salle d’audience où caméras et téléphones étaient bannis, Ansoumane Camara était vêtu d’une chemise grise sur un pantalon noir, la tête complètement rasé avec le sourire aux lèvres.
A l’ouverture de l’audience à 13h48 min, le président du Tribunal a fait la lecture des faits mis à la charge du directeur central des unités d’intervention de la police. Il s’agit de violation de domicile, d’abus d’autorité, de coups et blessures volontaires et des injures publiques. Interrogé par le président s’il reconnaissait ces interventions, l’officier de police judiciaire âgé de 46 ans, marié à deux femmes et père de six enfants, a déclaré « Non, je ne reconnais aucun des faits ». L’un de ses avocats, Maitre Salifou Béavogui a formulé la demande de renvoi au motif qu’il ne connait pas bien le dossier puisque c’est aujourd’hui, il s’est constitué avocat de l’accusé que ce mercredi.
Une demande rejetée par le président du Tribunal qui a ordonné la poursuite des débats. Maitre Salifou Béavogui soulève ensuite des nullités de procédures de l’exploit d’assignation de justice par le défaut de manque de mention de nationalité, de la date de naissance de la partie civile et de la confusion créée entre la personne physique de l’accusé et sa fonction.
Suspension des débats
A la reprise, c’est la plaignante qui se présente dans le box des accusés accompagnés de ses deux avocats. Interrogé sur les faits, Doussou Termite Mara a indiqué que c’est dans la matinée du 11 Octobre 2013 que Ansoumane Bafoé accompagné d’une quinzaine de policiers, a fait irruption à son domicile en l’administrant des coups et blessures avant de l’enfermer d’abord dans les locaux de la CSIP à la sureté puis ensuite conduite à la CMIS de Camayenne pour correction. En répondant à une question de maitre Salifou Béavogui, Doussou Termite Mara a reconnu avoir été informé par sa mère, courant octobre, de l’existence d’un acte administratif qui affectait ce logement de fonction au lieutenant-colonel Ansoumane Bafoe. Plus loin, l’avocat a exhibé la note circulaire signée par le directeur générale de la police.
Les avocats chargés de la défense de Doussou Termite Mara, ont à leur tour, brandi une copie du décret présidentiel pris en 1987 et qui donne le pouvoir qu’à la direction nationale du patrimoine bâti public d’affecter les commis de l’Etat dans les logements de fonction. Les débats ont été suspendus et renvoyés au 20 novembre prochain à la demande de la défense.
La rédaction