Pour savoir comment évolue la plainte déposée par les hommes de médias contre des gendarmes pour coups et blessures, injures, menaces et destruction des biens privés qu’ont subis des journalistes le 31 octobre 2017 au PM3 de Matam alors qu’ils étaient venus soutenir leur confrère Aboubacar Camara détenu dans ces locaux, Mosaiqueguinee.com vous plonge dans les dédales de cette affaire qui a l’allure d’un film hollywoodien.
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Rendus ce lundi 11 décembre à la cour d’Appel de Conakry pour savoir de quoi retourne l’affaire de plainte que des journalistes ont portée contre des gendarmes du PM3 de Matam, nous avons vécu des choses à l’allure filmique.
«J’ai orienté la plainte vers un de mes avocats généraux, allez au parquet général pour en savoir plus», nous a confié le procureur général, Me Moundjour Chérif.
De retour à la cour d’appel vers 14h 30, l’avocat à qui a été confié le dossier nous a dit ceci : « le Procureur m’a remis la plainte et je l’ai avec moi. Mais vous savez, c’est une procédure spéciale, il faut qu’on se retrouve nous les avocats avec le Procureur pour en discuter, car c’est une plainte contre des OPJ (officiers de police judiciaire) », a expliqué Me Bailao Diallo.
Le tout était ponctué de questions comme : pourquoi êtes-vous aussi intéressés à cette plainte qui ne vous concerne pas ? Etes-vous victime ? Et plus notre curiosité s’aiguisait, plus la tension montait et au finish, il nous a été sommé de quitter les lieux, car nous devenions embêtants.
Tout porte alors à croire que l’étude du dossier est en train de connaître une énorme lenteur. L’un des avocats des hommes de médias ne cache pas son indignation.
Me Thierno Souleymane Baldé, avait déposé la plainte depuis le 16 novembre à la cour d’appel de Conakry vers 13h45. Celle-ci a été enregistrée sous le numéro 735.
« Je suis à la cour dAppel presque tous les jours, mais l’avocat général ne m’a rien dit concernant la suite de la plainte. Ils n’ont rien fait pour le moment. Vous savez quand on n’a pas la volonté, on ne peut rien faire. Sinon, on leur a facilité la tâche parce qu’on a réuni toutes les preuves et les présumés coupables sont identifiables dans nos preuves. C’est la volonté qui leur manque. Dans les conditions normales, après le dépôt de la plainte, on oriente la plainte vers un substitut ou un avocat général et ce dernier la prépare. Nous avons fourni les éléments de preuves et même des CD avec les images, maintenant ils doivent convoquer les personnes concernées», s’offusque Me Thierno Souleymane Baldé, un des avocats des journalistes dans cette affaire.
Face à cette lenteur incompréhensible, l’avocat appelle les hommes de médias à recourir au lobbying. « Ils disent que c’est une affaire d’OPJ, mais écoutez ce sont des citoyens avant tout. Vous savez, il faudrait que les associations de presse fassent suffisamment de pression pour que ce procès ait lieu», a vivement recommandé l’avocat.
Cette plainte des journalistes vient ainsi gonfler le rang des plaintes déposées depuis des mois et qui sont jusque-là sans suite. Reste alors à savoir si ce procès aura lieu.
Aissata Barry