L’opposition reproche notamment à la cour suprême de s’être déclarée incompétente à juger les plaintes relatives aux élections.
Avant de juger cette décision, les guinéens devraient d’abord se souvenir à quel point le niveau des avocats les a déçu lors du procès de l’attentat contre le Chef de l’Etat. On ne peut pas dire que ce pays a fait la promotion de la médiocrité à tous les niveaux et penser, en même temps, que seuls les avocats sont l’exception et que, eux,
contrairement aux autres sont compétents.
A défaut d’avoir sous la main les dossiers que les avocats ont présentés aux juges, il faut analyser froidement la motivation de la Cour Suprême
Elle a classé les revendications des partis en quatre catégories :
1-Les plaintes REJETEES parce que imprécises (sur les fraudes et leur impact) dont le traitement aurait simplement transformé la court suprême en institution de traitement (reconstitution) des votes, disons une CENI bis
2- des plaintes REJETEES parce que non supportées par des preuves tangibles (farfelues pour dire simple). Du genre « bourrage d’urne… », « on a chassé nos représentants »
3- des plaintes REJETEES parce que relatives aux dysfonctionnements de la CENI, mais pas relatives au vote lui-même. Du genre « durée insuffisante d’affichage des listes », « réouverture de la révision des listes pendant une période plus courte que prévue ». La simple participation au scrutin était la preuve de leur acceptation de fait des conditions préalables à l’organisation du scrutin
4- les plaintes non traitées parce que relevant du pénal (et non du contentieux électoral) que la cour suprême est INCOMPETENTE à juger ; sous entendu, que des tribunaux de niveau inférieur sont compétents pour ces faits et que la cour suprême n’interviendrait qu’en dernier ressort. Du genre, « corruption des électeurs », « utilisation des deniers publics »…
C’est dans cette dernière catégorie que se retrouve la plupart des plaintes de l’opposition alors qu’à la lecture, ça ne devait même pas porter sur le quart de l’arrêt de la cour suprême.
Un juriste.