C’est à faire pleurer ceux qui ont connu l’âge d’or de la piscine de Fria. Jadis, théâtre d’exploits des meilleurs nageurs guinéens et terrain de jeu favori des enfants de Fria, la piscine offre aujourd’hui un triste spectacle.
Depuis la crise d’eau, accentuée par la fermeture de l’usine d’alumine Rusal-Friguia au mois d’avril 2012, le bassin est à sec et au fond, on y trouve même des saletés comme dans une décharge.
La verdure et le gazon qui faisaient la fierté aussi bien des sportifs que des couples qui y organisaient des cérémonies de réception pour des mariages, ressemblent à une broussaille.
«J’ai fait mes débuts en natation à la piscine en 1997 avec mon mentor qui était aussi mon père, communément connu ‘‘Gouz’’. C’était un joyau, l’installation à permis de former plusieurs générations de grands nageurs du pays. Mais malheureusement depuis 2011, le site est impraticable à cause du manque d’entretien. Aujourd’hui, l’édifice est en dégradation poussée. C’est pitoyable», déplore Alhassane Ben Fofana, l’actuel champion de Guinée en brasse, natif de la ville.
Depuis cette date, ajoute-t-il, lui et plusieurs de ses pairs nageurs ont décidé d’aller à Conakry, à la piscine ‘‘Marocana’’ ou ils s’entrainent en vue de préparer les compétitions nationales, continentales et olympiques, faute de piscine praticable à Fria.
A l’image de la ville qui sombre depuis plus de 5 ans et qui essaie de se relever, la piscine n’est nullement épargnée. Elle est même durement touchée.
Seul espoir qui pointe à l’horizon, la relance prochaine des activités de l’usine d’alumine dès la fin du premier trimestre 2018 avec une production graduelle de 650.000 tonnes, si l’on en croit au protocole d’accord de redémarrage de la société, trouvé il y a plus d’un an, entre Rusal et l’Etat guinéen.
Inaugurée en 1959, la piscine Kimbo à plus que besoin de l’investissement des partenaires russes et de l’accompagnement des autorités locales, estiment plusieurs observateurs locaux.
Abdoulay GV, Fria pour Mosaiqueguinee.com