Depuis l’assassinat du prêcheur saoudien la semaine dernière à Kantédougoubalandougou (Mandiana) suivi de celui du président des chasseurs de la zone, aucune autre information ne filtre.
Ce lundi 22 janvier 2018, Mamady Kaba, le président de l’Institution Nationale Indépendante des Droits Humains (INIDH) rencontré par un reporter de Mosaiqueguinee.com, n’a pas été tendre envers le secrétariat des affaires religieuses. Selon lui, cet assassinat démontre l’inertie de l’institution dirigée par El hadj Ali Djamal Bangoura qui œuvre moins dans le cadre de la protection des personnalités religieuses.
« Ce crime vient mettre à nu l’inaction et l’incompétence du secrétariat général des affaires religieuses. Nous sommes très inquiets de la récurrence des crimes dans notre territoire. Les crimes ordinaires ont laissé la place aux assassinats ciblés. Le secrétariat général aux affaires religieuses qui a pour mission d’enregistrer les rentrées et sorties des personnalités religieuses en Guinée pour animer des conférences-débats sur une religion qui a de nos jours plusieurs courants, d’analyser les thématiques à débattre en fonction de leurs contextes socio-politiques, d’assurer la sécurité des imams, d’œuvrer pour la promotion d’un Islam pacifique et tolérant, se livre à des guerres de leadership, de partage de butin et de discours pour faire plaisir aux différents chefs. … », a déploré cet activiste des droits de l’Homme.
Pour Mamady Kaba, dans un pays où l’instance chargée de gérer les affaires religieuses n’est pas en mesure de tenir des séances d’échanges sur l’Islam, n’a pas sa raison d’exister.
« Dans une nation où le secrétariat général aux affaires religieuses n’organise pas des conférences-débats pour parler des mérites de l’islam, je pense bien que ce secrétariat n’a pas sa raison d’être. Comment est-ce qu’une personne comme ce prédicateur puisse quitter l’Arabie Saoudite venir à Mandiana puis aller jusqu’à Kantédoubalandou sans aucune sécurité ? Sans que le Secrétariat général des affaires religieuses ne sache les raisons de sa présence ? », s’interroge Mamady Kaba.
Le président de l’INIDH a terminé par la formulation des recommandations aux autorités de notre pays. Dans ces recommandations, il suggère de créer un cabinet islamique pour contrôler les différents courants islamiques dans notre pays, de développer une philosophie religieuse propre à la Guinée, de lutter contre les conflits de positionnement religieux et participer à la résolution des conflits qui opposent les puissances religieuses dans le monde. Mamady Kaba appelle l’Etat à prendre toutes ses responsabilités pour retrouver l’auteur de ce crime.
Bouka Barry