Malgré l’intervention du nouveau médiateur de la République et d’autres acteurs pour une éventuelle ouverture de dialogue entre le Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée (SLECG) à l’origine de la grève en cours et le gouvernement, l’on est loin de voir le bout du tunnel, le tout au grand dam des élèves guinéens surtout ceux appelés à affronter les différents examens nationaux.
Ce jeudi, 22 février 2018, ce fut une véritable passe d’armes entre le leader du SLECG Aboubacar Soumah et l’inspecteur général du travail, Dr Alya Camara chez nos confrères d’Espace FM dans leur émission : les Grandes Gueules (GG).
A la suite d’un échange énergique entre les deux, l’inspecteur général du travail qui a déclaré que l’inspection générale du travail n’a pas été informée de la tenue du congrès qui a porté Aboubacar Soumah à la tête du SLECG, dit porter des doutes sur la légalité de l’élection de celui-ci comme secrétaire général dudit syndicat. Alya Diaby demande ainsi la reprise du congrès pour le rendre beaucoup plus inclusif selon lui.
Mais le meneur de la grève des enseignants qui paralyse l’enseignement pré-universitaire depuis près de deux semaines maintenant, n’a pas l’oreille à cette invitation. C’est pourquoi Aboubacar Soumah durcit davantage le ton en n’excluant pas d’ailleurs une année blanche pourvu que leurs revendications soient satisfaites.
« Nous, nous avons tenu notre congrès conformément à la loi. Maintenant, ils interprètent cela comme ils veulent, parce qu’ils ont un groupuscule qu’ils veulent maintenir dans le SLECG. Sinon, comment se fait-il qu’ils puissent envoyer des forces de l’ordre pour nous empêcher de tenir le congrès ? (…) Je lance un appel aux enseignants pour leur dire de rester vigilants, de resserrer les rangs toujours comme ils l’ont démontré face à toutes ces intimidations et de tenir bon. Cette fois-ci, il faut qu’on arrive jusqu’au bout, même s’il faut faire une année blanche, on la fera pour que nos conditions changent. Ça au moins, c’est clair », a lancé Aboubacar Soumah, visiblement très déterminé à aller au bout de leurs revendications.
Il faut rappeler que depuis le début de cette grève, les cours sont perturbés dans tout le pays et les derniers bastions comme Kankan viennent de se joindre à la danse.
Mamadou Sagnane