Après les étapes de N’zérékoré, Kankan, Faranah et Labé, le ministre de la ville et de l’aménagement du territoire a rencontré mercredi, 28 février 2018, les responsables régionaux et préfectoraux de l’urbanisme à Mamou, a constaté le correspondant régional de Mosaiqueguinee.com.
Cette rencontre qui s’est tenue dans la salle de conférence du gouvernorat de Mamou, a connu la présence de l’ensemble des 28 chefs de quartiers de la commune urbaine.
Ibrahima Kourouma était venu toucher du doigt la réalité des conditions de travail de ses structures décentralisées et aussi travailler avec ses cadres dans l’identification des domaines appartenant à l’État, en vue de leur récupération prochaine.
Dans son intervention, le directeur régional adjoint de l’habitat et de l’urbanisme a égrené quelques difficultés que son service rencontre sur le terrain.
« La suprématie des coutumiers sur des domaines traditionnellement reconnus comme appartenant à l’État, la vulgarisation des codes et l’application des textes, sont des différents facteurs qui rendent impossibles les opérations de lotissement de grande envergure. Pour le cas spécifique de la région, il n’existe presque pas de réserve foncière. En raison de la croissance démographique galopante et l’urbanisation sauvage, nos services sont confrontés à des difficultés entre autres: la gestion irrationnelle du cadastre, et la non application du contenu des codes par la population », a fait savoir Souana Saoromou, précisant que sur 36 agents qui composent son service, seuls 13 sont pris en charge par le budget national.
Des informations qui ont irrité le ministre Kourouma qui répond en ces termes : « Nous avons attentivement écouté l’intervention du Directeur régional. Ce qu’il n’a pas dit, c’est que tous les problèmes domaniaux que les citoyens rencontres, nous cadres du ministère de la ville et de l’aménagement du territoire, nous en sommes les premiers responsables. Quand on me dit qu’il y a un déficit de personnels, regardez sur 36 personnes, plus de la moitié sont des bénévoles, mais ces bénévoles travaillent pour vous qui êtes des fonctionnaires. Ce sont eux que vous envoyés pour faire des aménagements après, on parle d’aménagement clandestin. Ce sont eux que vous envoyés pour faire en sorte que ce qui appartient à l’État soit bradé. Je suis sûr que si on vous propose de vous envoyer des fonctionnaires vous allez refuser. La plupart des problèmes qui sont aujourd’hui à la justice sont des problèmes domaniaux et toutes les personnes en conflit présentent des documents signés par le ministère… Vous avez parlé de vulgarisation du code, mais j’ai l’impression que vous-même, vous ne maîtrisez pas le code. Le code ne parle pas de coutumier, le code parle de personnes morales. Est-ce que la personne morale est un coutumier ? », s’interroge Ibrahima Kourouma.
La rencontre a pris fin par une séance de travail technique avec les responsables de l’habitat et de l’urbanisme des trois préfectures de Mamou. Ce jeudi, 1er mars, le ministre Kourouma et sa suite sont attendus dans la préfecture de Kindia.
Alpha Mamoudou Barry, correspondant régional de Mosaiqueguinee.com