Le ministre des Mines et de la Géologie était samedi 03 mars 2018, à l’Université Roi Mohamed VI de Conakry où il a animé une conférence-débat. Le thème de cette conférence était : le rôle du secteur minier dans le développement socio-économique du pays.
D’entrée de jeu, Abdoulaye Magassouba a dégagé quelques caractéristiques fondamentales du secteur minier avant de revenir sur les grandes réformes faites dans le domaine, depuis l’arrivée au pouvoir, du Président Alpha Condé.
Ces caractéristiques sont entre autres : la fluctualité des cours sur le marché international et le risque dans les investissements. «Toute politique minière qui n’intègre pas le caractère fluctual des cours sur le marché international, n’est pas une bonne politique minière», a indiqué le ministre.
Parlant du risque qui caractérise aussi le secteur minier, le conférencier a fait savoir que quelle que soit la taille d’un projet minier, le coût de la recherche géologique s’évalue en millions de dollars. «Un investisseur peut dépenser 10 millions de dollars et ne rien trouver. Il peut aussi investir 2 millions de dollars et trouver un gisement de classe mondiale. Il y a donc un risque inhérent à l’activité minière», dit-il.
Abordant ensuite le thème proprement dit, Aboulaye Magassouba a commencé par faire remarquer quand même que le secteur minier n’est pas le plus grand créateur d’emplois. Il a emmené son auditoire à appréhender l’apport du secteur minier sous son angle de catalyseur du développement. «Parce qu’il arrivera un jour où il n’y aura plus de ressources minières. Il faut que nous utilisions le secteur minier maintenant pour assurer la transformation de notre économie, pour que l’économie soit de plus en plus indépendante du secteur minier», a-t-il déclaré.
En guise d’exemple, le ministre a cité l’accord de 20 milliards de dollars, signé en 2017 avec la Chine. Pour Abdoulaye Magassouba, ce financement permet au secteur minier de jouer son rôle de catalyseur en favorisant la construction d’infrastructures.
L’an passé, plus de huit cents millions de dollars ont été rapatriés par les orpailleurs, a-t-il rappelé aussi. Ce qui, explique-t-il, permet de soutenir le franc guinéen.
«L’objectif de cette conférence, est de permettre aux étudiants d’être en contact avec les réalités du secteur, parce qu’ils ont des cours magistraux, ils ont, peut être, des travaux en laboratoire ici, mais il est important qu’ils soient non seulement avec les praticiens du secteur, mais aussi avec les décideurs du secteur pour comprendre la vision de l’état, les politiques publiques en cours et, surtout, les réalisations et les contraintes du développement du secteur minier.
Nous avons partagé avec eux les dynamiques en cours dans le secteur depuis 2011, ainsi que les enjeux et les défis auquels le secteur minier fait face. Pour qu’ils intègrent ça dans leur formation académique, pour mieux adapter l’orientation de leurs études», a mentionné le ministre devant les cameras de journalistes au sortir de ce rendez-vous avec les étudiants de l’université Roi Mohamed VI.
La cérémonie a pris fin par la remise d’un cadeau au conférencier et une visite guidée du laboratoire de l’université. Cinq places sont offertes par le ministre aux étudiants de cette université pour des stages de perfectionnement.
Thierno Amadou M’Bonet Camara