En audience correctionnelle ce mardi, 6 mars 2018, des peines allant de 1 à 5 ans d’emprisonnement ferme ont été requises contre sept (7) prévenus présentés à la barre du TPI (Tribunal de Première Instance) de Mamou pour vol, complicité et recel.
Ce sont : Thierno Mouctar Diallo allias Porto, Aboubacar Keïta, Alpha Mamoudou Diallo dit Mafata, Abdoulaye Savané, Ibrahima Sory Barry, Tony Djinkaman et Amadou Diallo dit Bombé.
Parmi les sept (7) accusés, figure un policier, l’adjudant Abdoulaye Savané qui, au moment des faits, était en service au commissariat central de police de Mamou.
Les faits remontent à la fin du mois de janvier 2018, lorsque des inconnus ont défoncé nuitamment un cybercafé au quartier Almamya (Zaïter), appartenant à un étudiant domicilié au quartier Poudrière. Trois ordinateurs bureautiques, un ordinateur portatif, un groupe électrogène, un stabilisateur et une somme d’argent, avaient été emportés par les visiteurs indésirables.
Comparaissant à la barre en premier lieu, celui qui est considéré comme la figure de proue de cette attaque a d’abord reconnu les charges qui pèsent contre lui, avant de donner, en toute aisance, sa version des faits.
« C’est un certain Neski (en fuite) et moi qui avions planifié le vol vers 19h, avant de trouver Savané (le policier) dans un maquis. C’est entre 2h et 3h du matin que nous sommes allés voler. Neski a défoncé la porte, on a pris trois (3) ordinateurs bureautiques, un (1) PC, un (1) groupe électrogène, un (1) stabilisateur et une somme de 400 000 FG. On était au nombre de trois (3), Neski, Savané et moi. Je portais un sac à dos où il y avait les écrans des ordinateurs. Les unités centrales étaient dans une brouette. Le lendemain du vol, je me suis embarqué pour Conakry en compagnie de Bombé, où je devais vendre les objets. Ce sont les 400 mille volés dans le cyber que j’ai utilisés pour le transport », raconte Tony Djinkaman, un métis, qui a été arrêté à Conakry, précisément à Madina « Bordeau ».
Soumis à une batterie de questions de la part du juge audiencier, Tony Djinkaman accuse sa famille maternelle d’être responsable de ce qui lui arrive aujourd’hui. « C’est ma famille maternelle qui m’a poussé à voler par ce qu’elle a refusé que mon père m’amène avec lui à l’étranger », a-t-il dit.
Quant à l’adjudant Abdoulaye Savané, il dit reconnaitre le recèle et l’abstraction délictueuse portés à sa charge, mais pas le vol.
« Quand j’ai été informé du vol, je suis allé chez Mafata, où était couché Tony avec les objets volés. Ils m’ont proposé 1.000.000 FG. Mais sur place ils ont cotisé pour me donner 30 000 FG, un téléphone et j’ai pris un ordinateur portatif. C’était pour déposer à la police comme preuve, mais j’ai donné à une femme à qui je devais des draps », reconnais le policier, qui nie toute implication dans l’opération de vol.
Mais dans une confrontation, Tony Djinkaman a soutenu mordicus avoir opéré avec lui. « Pas vrai ! », rétorque l’adjudant Savané.
La victime, David Koïvogui a sollicité auprès du tribunal la restitution des objets saisis, la somme de 3 120 000 FG qui représente les dépenses effectuées, un manque à gagner de 1 700 000 FG et la somme de 850 000 FG qui a été emportée.
« Nous trois (3) qui avons volé, nous allons rembourser l’argent », promet Tony Djinkaman.
Dans son réquisitoire, le ministère public a réquis 5 ans de prison pour Tony Djinkaman et un (1) an pour les (6) autres.
L’affaire a été renvoyée au mardi13 mars prochain pour le délibéré.
Alpha Mamoudou Barry, Mamou pour Mosaiqueguinee.cm.