Rien de nouveau sous le ciel guinéen !
Voilà encore, à l’occasion d’une journée ville morte, qu’une vie humaine
est sacrifiée. Malgré les dénégations, les réfutations de l’utilisation des
armes avec des balles réelles pendant les manifestations, en réalité le
code de bonne conduite pour les responsables de l’application des
lois et les principes de base sur le recours à la force et l’utilisation
des armes à feu par les responsables de l’application des lois ne
sont pas respectés en République de Guinée, qui pourtant en est partie.
Malgré notre constitution qui, en ses articles 5, 6, 9, 10, 12, 13, garantit
le respect de la personne humaine et de sa dignité qui sont sacrées, de sa
vie, de sa liberté, de son domicile, et aussi les engagements au niveau de
la CEDEAO, de l’Union Africaine, et de l’ONU qui garantissent les mêmes
droits, la République de Guinée continue à violer ces droits qu’elle s’est
engagée à respecter alors qu’elle les reconnait « inviolables,
inaliénables et imprescriptibles, et (qu’ils) fondent toute société
humaine et garantissent la paix et la justice dans le monde »
article 5 de la Constitution.
L’OGDH constate que les violations des Droits de l’Homme commises en
ce jour 25 novembre 2013, s’analysent en atteintes :
üA la vie (Mamadou Bailo BARRY tué par balle)
üA l’intégrité physique (des blessés, manifestants et forces
de l’ordre)
üA la propriété personnelle (destructions de biens)
üA la liberté (arrestations)
L’OGDH condamne ces crimes et demande que leurs auteurs soient
traduits devant la justice.
Il faut rappeler que même si la République de Guinée n’a pas ratifié
le 2ème protocole additionnel au pacte international relatif aux
droits civils et politiques sur la suppression de la peine capitale,
les forces de sécurité n’ont pas le droit d’exécuter un être humain. Il y a
une procédure légale et pour condamner à la peine de mort et
pour l’exécution !
Elle en appelle aux autorités guinéennes qui, dans leur lutte pour la
démocratie au sein du Forum Démocratique National(FDN) et des Forces
Vives sous la présidence de l’OGDH, considéraient le respect des Droits
de l’Homme comme l’élément fondamental de la démocratie, à respecter
scrupuleusement ces droits.
Elle en appelle aux partis politiques et à la société civile pour qu’ils
s’organisent pour l’éducation civique des citoyens, le renforcement de la
démocratie et le respect des Droits de l’Homme afin de lutter contre les
violations graves des droits et libertés fondamentales.
Elle en appelle encore à tous nos partenaires bi et multilatéraux
afin qu’ils continuent à soutenir par tous les moyens la République de
Guinée pendant cette phase de passage à la démocratie.
Le Président
Dr SOW Thierno Maadjou