En dépit de l’annulation en avril dernier par la chambre de contrôle de l’instruction, de la procédure ayant conduit à l’inculpation de celui qui est présenté comme l’un des tueurs, lors des manifestations politiques de l’opposition républicaine, Boubacar Diallo alias Grenade, continue encore de croupir à la prison civile de Kindia où il a été transféré dès après son inculpation.
Au cours d’une conférence de presse ce mardi, 25 septembre 2018, le collectif des avocats de l’UFDG est largement revenu sur ce dossier. Mais bien avant, ce collectif avait plaidé en référé pénal ce dossier « Grenade ».
Tous, ils dénoncent le fait que leur client soit encore en détention. Détention qu’il juge d’ailleurs arbitraire. Me Paul Yomba Kourouma a indiqué que cette situation dénote d’une instrumentalisation un bon nombre de magistrats.
«Après cette annulation de la procédure par la chambre de contrôle de l’instruction, il ne revenait à nos juges que de libérer purement et simplement le détenu Boubacar Diallo, alias Grenade. Mais, il a été gardé en prison et un autre juge est venu sans réquisitoire nouveau, inculper Grenade, sur la base de pièces déjà annulées. Toutes ses infirmités démontrent que nos magistrats, pour bon nombre, sont aujourd’hui des instruments au service du pouvoir, placés à la dévotion de l’autorité, rendant des décisions dont ils ne peuvent motiver. Et c’est pourquoi souvent, après le prononcé, nous ne recevons pas les arrêts», affirme-t-il.
Faisant référence au procès du journaliste Koula Diallo, Me Moustapha Diouf a soutenu qu’à chaque fois qu’un crime est perpétré dans le pays, les vrais auteurs ne sont pas inquiétés. Et pour cet avocat au barreau du Sénégal, cela ne doit plus perdurer.
«On ne cherche pas à arrêter ceux-là qui ont tué et leurs commanditaires, on se permet d’arrêter un jeune garçon innocent et à le présenter comme un des éléments d’une armée fictive de l’UFDG pour tuer les militants du même parti. Ça n’a aucun sens. Chaque fois qu’il y a problème, on invente, on manipule, on ment et on présente des gens comme des tueurs, alors que les vrais tueurs, on les connait. Cela ne doit plus se faire dans ce pays», dit-il, en substance.
Concernant les quatre-vingt-quatorze victimes de manifestations politiques, le collectif des avocats de l’UFDG a confié que le dossier va bientôt être formalisé et plaidé devant les instances supranationales.
Abdourahmane Diallo