La Guinée célèbre dans un peu de 48 heures le 60èm anniversaire de son accession à la souveraineté nationale et internationale. A cette occasion, de grandioses célébrations sont prévues au stade du 28 septembre à Conakry et dans toutes les 33 préfectures du pays.
Seulement voilà, ces festivités interviennent dans un contexte particulièrement tendu cette année, à cause de différentes crises auxquelles le pays fait face, en ce moment.
Parmi ces crises, celle qui mine la cour constitutionnelle, focalise singulièrement les attentions et cristallise les passions.
Suite à l’élection vendredi par huit conseillers frondeurs d’un nouveau président à la tête de cette institution, en la personne de Mohamed Lamine Bangoura, anciennement vice-président, l’opposition républicaine, au terme d’une réunion d’urgence au siège de l’UFDG, a appelé ses militants à se mobiliser massivement pour participer à une marche de protestation, après-midi lundi 1er octobre.
C’est en prévision de cette manifestation et d’autres qui sont annoncées dans le courant de la semaine prochaine que le gouvernement guinéen, a décidé de prendre les devants, en annonçant une mesure d’interdiction de ces manifestations, sans le dire de manière explicite.
C’est du moins ce qui transparaît clairement au travers d’un communiqué du ministre Bouréma Condé, relayé par la télévision nationale dans son édition d’hier soir.
Tout en exhortant partis politiques, ONG et acteurs de la société civile à surseoir à toutes manifestations à l’occasion de cette fête d’indépendance, pour préserver toute la dignité s’attachant à cette date repère, le ministre Bouréma Condé, demande aux administrateurs territoriaux (gouverneurs, préfets et sous-préfets) d’appliquer la mesure.
De quelle mesure fait-il allusion? Le communiqué ne le dit pas. Mais le ministre demande tout de même aux administrateurs territoriaux de l’appliquer. En quoi faisant?
C’est toute l’ambiguïté !
Demba Sidiki