Ahmed Cheik Traoré, membre du bureau politique du RPG arc-en-ciel (alliance au pouvoir, Ndlr), a répondu aux questions de notre rédaction. Il nous explique ici, les contours du choix de M. Kory Kondiano pour diriger l’Assemblée Nationale. Lisez….
Mosaiqueguinee.com : Le président de la République vient de choisir M. Kory Kondiano pour diriger l’Assemblée Nationale. Entant que membre du RPG
arc-en-ciel, est-ce que ce choix a été démocratique ou imposé ?
Cheik Traoré : Je pense que lorsque le chef de l’Etat qui a la haute responsabilité de gérer la nation prend une décision, elle doit être accepté. N’empêche qu’on peut en discuter au sein du parti mais ça nécessite une acceptation. Parce que nous pensons qu’il a bien mûrit ses idées avant de le décider en sa qualité de chef de l’Etat. Etant le premier responsable du RPG, il a fait sa proposition et il revient aux membres du comité central de lui apporter une autre proposition. Nous devons accepter la proposition du chef de l’Etat, parce qu’il est toujours membre du bureau politique national. Donc, il peut faire sa proposition tout comme quelqu’un d’autre et que nous discutions au sein du parti pour avoir un consensus. Le fait de discuter sur celui qui doit diriger l’Assemblée Nationale est très important pour l’unité du parti et nous sommes dans cette dynamique de façon graduelle.
Bien sûre qu’il y a eu des grognes internes lorsqu’il s’agissait de parler de certaines personnes de la Guinée Forestière, parce qu’ils n’ont jamais appartenu à ce parti. Nous avons récusé certains noms parce que nous ne voulons pas à la tête de l’Assemblée Nationale, quelqu’un qui n’a jamais milité au sein du RPG. Et c’est ce qui est important pour l’avenir de ce parti, parce que nous ne voulons pas que notre parti soit à l’image des autres partis politiques qui n’ont connu qu’un seul chef d’Etat et ont des problèmes pour s’en sortir aujourd’hui. Nous voulons qu’il y ait une pérennité au sein du parti et c’est pourquoi le dialogue est très important. Mais M. Kory Kondiano est non seulement un ancien du parti, mais aussi il a un certain mérite qui doit être reconnu par les militants et responsables du parti. Il faut dire qu’il y avait un déficit de communication autour de ce choix, mais après des explications et sensibilisations, nous constatons que l’accord est donné par un effectif très élevé.
Vous voulez dire que le choix de M. Kory Kondiano est accepté ?
Bien sûre, ce n’est pas un choix acceptable mais plutôt accepté aujourd’hui au sein du parti. Il y a une grande campagne d’information pour faire comprendre aux uns et aux autres ce qui se passe. Certaines responsabilités n’ont pas été respectées au sein du parti, parce que si notre président, notre responsable du parti fait une proposition que nous pensons être la meilleure, il revient aux responsables de diffuser cette information au niveau de toutes les instances du parti très rapidement afin d’éviter les allégations autour des informations données. Mais si les responsables ne le font pas, ils laisseront des doutes s’installer et chacun dira ce qu’il pense. Et c’est ce qui n’est pas bon dans un regroupement comme le RPG arc-en-ciel.
Comment voyez vous l’option du chef de l’Etat de vouloir donner la présidence de l’Assemblée Nationale à la Guinée Forestière et la primature à la Basse Côte ?
Oui, ce sont les éléments qui pressent maintenant. Mais je pense que le président doit aller au-delà pour permettre de créer un équilibre dans la gestion du pouvoir. Le pouvoir n’est pas que pour une seule région, mais pour toute la Guinée. Chacun dans sa compétence et par son talent devra se retrouver dedans. Nous avons les compétences professionnelles, mais au-delà de ça nous avons besoins d’un équilibre social dans la gestion du pouvoir. Donc, nous allons faire en sorte que ces institutions se retrouvent dans toutes les régions pour que chacun ait à l’esprit qu’il a le droit de participer à la gestion du pays. En tout cas, il faut éviter de penser que les deux autres régions sont marginalisées.
Quel est selon vous le bon choix ?
Ce n’est pas du loto ! Nous pouvons s’attendre à des compétences nouvelles, à des compétences très renforcées pour nous permettre de gérer la deuxième phase de notre mandat. Parce qu’il faut reconnaître que la première phase a été consacré à l’apaisement dans le pays et la gestion des humeurs de notre opposition. Au-delà de tout cela, il est question aujourd’hui de gérer la réalité du pays. Et cette réalité est de voir les difficultés que vivent les citoyens à la base, malgré les progrès réalisés dans le domaine macroéconomique du pays. Mais nous devons améliorer le panier de la ménagère des guinéens.
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