Depuis le début de la promotion d’une nouvelle constitution en république de Guinée, c’est la première fois que le RPG Arc-en-ciel (qui est forcément obligé) sorte des arguments que beaucoup de ses cadres qualifient d’« incontestables » pour le changement de l’actuelle loi suprême du pays.
A l’assemblée générale du parti, ce samedi 25 mai 2019, le secrétaire général Saloum Cissé, après être longuement revenu sur le contexte dans lequel la constitution actuelle a vu jour pendant la transition, a relevé plusieurs incohérences ou encore « dépassements », avant d’expliquer donc la nécessité de doter la Guinée d’une nouvelle.
Faisant état des faiblesses de la constitution de 2010, il parle alors de l’inadéquation entre celle-ci et le contexte des dispositions transitoires dans les articles 156, 155, 157, 158, 159, 160 et 162.
« Celles-ci font uniquement référence aux organes de transition qui ne sont plus d’actualité », soutient-il.
« L’interdiction d’entreprendre toute initiative de révision ou d’adoption d’une nouvelle constitution, traitée dans les articles 43 et 156, ne font référence qu’au président de la transition », a poursuivi Saloum Cissé.
L’article 152 de la constitution de 2010 stipule clairement que la constitution en république de Guinée doit être adoptée par referendum soumis au peuple ou à défaut, par les 2/3 des élus par le peuple, a soutenu ce haut cadre du parti présidentiel.
Or, poursuit-il, l’actuelle constitution n’a fait l’objet ni d’un referendum, ni d’une soumission à l’approbation des députés élus.
« Donc, c’est pour vous dire que toutes les spéculations politiques qui se passent actuellement, c’est pour faire endormir le peuple. C’est-à-dire, on pouvait aller au referendum pour adopter une nouvelle constitution au début ou à la fin du mandat du président de la république, contrairement à ce que certains disent », a fait savoir le premier vice-président de l’Assemblée nationale.
Et c’est pour cette raison qu’il a lancé un appel pressant aux militants du parti d’Alpha Condé.
« Donc, soyez sereins et suffisamment avertis, que nous devons nous lever comme un seul homme, pour que la nouvelle constitution qui sera adaptée à nos réalités actuelles, soit adoptée au ¾ de la population. Et moi je suis sûr que la population guinéenne va adopter cette constitution en applaudissant avec les 10 doigts », a lancé Saloum Cissé.
Les dés sont alors lancés : Alanmanè ou bien Amoulanfé ? Attendons de voir.
Mamadou Sagnane