Lundi 23 décembre, les chauffeurs poids lourds du port conteneur de Conakry sont en grève. Et pour cause, ces conducteurs évoquent un manque d’espace pour garer leurs engins à proximité du port autonome afin d’éviter les accidents et les embouteillages. Ils accusent le ministre délégué aux transports d’être responsable de leur délocalisation du garage attribué par le chef de l’Etat.
Joint au téléphone, un des chauffeurs en grève donne sa version des faits.
Il affirme que le Président de la république même était informé de ce problème et il avait jugé nécessaire de réunir les cadres des départements concernés afin de trouver une solution. « Après la rencontre, ils nous ont donné l’espace qui se trouve derrière le ministère des transports. Mais comme il y avait des bâtiments occupés, le chef de l’Etat a jugé nécessaire de dédommager les occupants à hauteur de 50 millions de nos francs par famille pour qu’ils puissent libérer les lieux. C’est ce qui fut fait. Les bâtiments ont été démolis et nous avions à un certain temps occupé les lieux. Un beau matin, nous avons trouvé que le lieu est fermé », a laissé entendre Toumany Traoré.
Il ajoute en ces termes, « C’est en ce moment que nous avons commencé de stationner à la gare tout près de la cité Chemin de fer. Le jeudi passé, nous avons rencontré le ministre délégué aux transports, Ahmed Tidiane Traoré qui nous a dit que ce n’est pas le lieu que nous devons occuper. Nous lui avons dit que nous sommes d’accord, parce que la gare n’est pas un parc. Il nous a rassuré qu’il va tout faire pour nous aider à nous retourner à place que le chef de l’Etat nous a attribué, mais en payant désormais. Nous étions d’accord sur le principe que nous allons rester à la gare jusqu’à la libération de notre espace. A notre étonnement, nous avons trouvé que la police est là ce lundi matin nous demandant de quitter les lieux sans nous dire où nous devons aller. Et pourtant, nous ne pouvons pas occuper la voirie pour éviter les accidents ».
Poursuivant son intervention, il soutien mordicus que les chauffeurs refusent de quitter les lieux, parce que dès qu’ils occupent la voirie, c’est la police routière qui viendra les chercher avec ses multiples problèmes. « Dès que la police routière nous interpelle, il faudra débourser au minimum 500.000 GNF pour se libérer », précise le conducteur en colère.
Quant à la suite du problème, Toumany Traoré assure qu’à partir d’aujourd’hui, les conducteurs des poids lourds ont pris la décision de ne plus travailler tant que le ministre de tutelle ne les ramène pas à leur place. « Nous avons tous décidé d’arrêter le travail tant qu’on ne nous rétabli pas dans nos droits, c’est-à-dire, nous donner un local près du port pour éviter les embouteillages et les accidents. Nous savons que le Président de la République a une bonne volonté mais il est entouré de certaines mauvaises personnes qui ne veulent pas que ce pays avance », soutient-il.
Les camionneurs pointent du doigt le ministre délégué aux transports, Ahmed Tidiane Traoré d’être responsable de la fermeture de leur garage attribué par le Président de la République. En attendant la résolution de ce problème, les activités restent paralyser au Port autonome de Conakry.
Affaire à suivre….
Mamadou Oury Bah