La terre politique de Guinée est aussi chamarrée que sa population. Nombreux depuis 1991 sont les partis qui éclosent ici et là sous des impulsions diverses et derrière des figures souvent estimables.
Ces nombreux partis participent à la cacophonie politique que nous vivons aujourd’hui, ces partis sont si nombreux qu’on croirait parfois que leurs acronymes ne sont que des pseudonymes qui ne cachent qu’une personne.
Mais non.
Chaque parti représente une idée ou un courant souvent difficile à différencier puisque pour moi ils servent plus souvent l’individualité que le général.
Je me suis souvent dressé devant cette confusion, estimant que nous ne pouvons avoir tant de représentation dans notre pays.
Et s’explique par notre histoire.
Cela s’explique par notre population émaillée de tant d’ethnies et de tribus.
Je souhaite un nivellement de la vision politique. Un éclaircissement de cet horizon afin que chaque électeur puisse comprendre le but de son vote tout en retrouvant une représentation propre.
Et cela n’est pas possible avec cette profusion.
Mais dernièrement c’est l’inverse qui semble se profiler.
Le président Alpha Condé et son RPG ainsi que monsieur Cellou Dalein Diallo et l’UFDG semblent œuvrer pour une mise à plat générale de ce qui à mon sens est certes une entrave à la logique politique.
C’est vrai qu’il est nécessaire de clarifier le domaine politique mais sûrement pas en transformant cette mosaïque aujourd’hui difforme par un système bipartite absolu.
Nous ne pouvons pas nous reconnaître derrière ce système qui en rien ne ressemble à notre pays.
Tout d’abord, politiquement nous retrouvons ce clivage gauche-droite, socialiste et libéral, qui n’offrira qu’un souhait d’alternance dans un brassage d’idées trop multiples pour être considéré par deux partis uniques. Nous ne sommes pas la France ou les Etats-Unis d’Amérique. Que deux partis émergèrent de l’esprit abolitionniste de la Révolution française et du rêve plus radical de ses Sans-Culottes ou aux Etats-Unis de l’esprit même du populisme Jacksonien d’une part ou du libéralisme progressiste d’autre part avant leur Guerre de Sécession.
Nous n’avons pas cette histoire alors ne nous l’inventons pas.
Nos teintes sont trop disparates pour être résumées de cette manière.
Parce que si multiplier les partis ad nauseum noie la guinée dans une sorte de pugilat sans forme a contrario ne créer que deux entités politiques, dans le but de voir éclore deux candidats exclusifs, musèlera nos voix à tous.
Les exemples ne manquent pas.
L’alternance est un phénomène politique qui résulte du manque de possibilités et souvent par dépit les électeurs se tournent vers le vent contraire en espérant que le changement soit une solution.
Et pire parfois l’unité gouvernementale et exécutive se voit bouleversée par des cohabitations finalement contrenature dans la politique.
Les partis doivent être forts et non pas ces entités moribondes tentant de récupérer les morceaux lâchées par le lion.
Chacun de nos partis se doit d’être une force d’hommes et de valeurs, d’idées et d’opposition le cas échéant.
Reléguer le paysage politique Guinéen à un bipartisme est à mon sens une erreur évidente.
Il n’y a pas de vérité gardée par un parti. Il y a un brassage d’idées qui doit satisfaire chacun d’entre nous. C’est pour éviter que nous nous tournions toujours vers le vent contraire en période décisive électorale, pour éviter que nous banalisions la politique en une guerre droite-gauche, bleu-rouge qu’un parti centriste est une évidence.
Pour contrebalancer aussi les prises de positions parfois extrêmes en choisissant plus le débat d’Idée de progrès que celui de l’Idée idéologique.
Parce que la politique n’est pas faite de deux couleurs mais comme la vie elle est un aggloméré de valeurs changeante avec le temps, avec les hommes. Et le Centre est le parti le plus concerné par le changement parce qu’il ne garde pas de ligne idéologique. Parfois les bonnes idées sont enterrées à contrecœur par certains partis parce qu’elles ne définissent pas leur ligne politique dure.
Un parti d’idées générales pour le progrès sans arrière-pensées surannées comme celui de Centre offre un travail permanent sur sa place dans la société sans être systématiquement libérale parce que bleu ou sociale parce que rouge. Frustrer la moitié d’un pays n’est pas gouverner, et pourtant le bipartisme apporte forcément une longue frustration laquelle parfois trop ruminée peut se transformer en révolte, morale ou physique, en désaveu.
Le Centre œuvre uniquement pour sa Nation, son peuple, et est un parti de travail. Parce que si ce parti avait une idéologie ce serait celle du progrès dans le compromis, dans l’idée, plus dans le contentement générale que la frustration dans la compromission.
Rester sur ses positions parce que l’on croit que le monde politique est ainsi fait est une hérésie de plus qu’il faut au 21ème siècle, balayer.
Nous ne sommes plus dans cette période où les souverainistes retrouvaient les Radicaux sur de quelconques barricades pour en découdre. Aujourd’hui nous avons la force de l’information, du reverse media qui nous permet maintenant de donner une voix à tous.
Et cette force c’est la force du peuple et d’un parti d’idées pour lui. Un parti qui ne vit que pour avancer et qui doit pour offrir le meilleur de l’avenir être en perpétuelle mue pour ressembler à sa Nation et en aucun cas être une force vieillissante et multi-centenaires qui ne peut offrir que ce que sa couleur lui permet.
Voilà ce que je vois et comment je le vois.
Un parti centriste n’est pas un parti qui balance entre le peut-être et le toutefois non, c’est un parti qui tranche dans le pourquoi pas qui brise les codes politiques en offrant au peuple ce qu’il réclame, sa propre voix.
C’est la véritable alternance politique pour éviter celle des urnes. Le Parti Centriste est une véritable issue, c’est tout simplement l’avenir de la politique mondiale.
Ahmed Kourouma, secrétaire général de L’UPG