Lundi 18 décembre 2017, le comité de suivi du processus électoral s’est réuni à Conakry, pour, comme l’indique son mandat, évaluer l’exécution du chronogramme des communales de février 2018, et discuter des difficultés rencontrées sur le terrain.
A deux jours de l’expiration du délai de dépôt des listes de candidatures, sur l’ensemble du territoire national, seulement 25 dossiers validés sont transmis à la CENI centrale. Alors que l’organe en charge des élections attend plus de mille dossiers devant venir des différentes CECI, CEPI et CESPI.
En plus du manque de préparation en leur sein par rapport à l’élaboration jugée assez méticuleuse des dossiers de candidatures, les partis politiques se sont plaints de beaucoup d’obstacles au nombre desquels il y a deux principaux cas.
Premièrement, s’il faut respecter la loi, les candidats doivent faire leurs casiers judiciaires- l‘un des documents à fournir- dans leurs localités de naissance. Ce qui leur semble difficile à respecter avant l’expiration du délai.
Les partis politiques auraient donc sollicité d’abord une rallonge sur le délai de dépôt des listes de candidatures. Au moins une semaine supplémentaire.
Ensuite, une dérogation devant jaillir du ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, permettant de contourner la loi qui fait de la fourniture du précieux casier judiciaire, une obligation pour tout candidat et sa délivrance au lieu de naissance du requérant.
Demande à laquelle le ministère coiffé par le général Bouréma Condé, ne compte pas accéder. D’ailleurs, il y a moins d’une semaine, le gouvernement, à travers le ministère de la Justice, a mis fin à la délivrance de l’attestation de non poursuite judiciaire, document que beaucoup de tribunaux délivraient jusque-là, en lieu et place du très convoité casier judiciaire.
Quant à la CENI, à laquelle demande a été faite de reporter la date butoir du dépôt des listes de candidatures, elle argue le risque que cela constituerait pour le respect de la date du 04 février 2018.
L’institution dit même être prête à finir l’impression des cartes d’électeur dans la première dizaine du mois de janvier 2018, c’est-à dire dans deux semaines, et à organiser les élections communales à la date indiquée.
Mais face à la réalité du terrain, la CENI optera-t-elle pour la rallonge demandée, même si cela devrait entraîner le report de la date des élections ? Va-t-elle s’entêter et engloutir des milliards pour organiser des élections « partielles » ? Le gouvernement fera-t-il une dérogation pour surmonter la difficulté liée au casier judiciaire ? Des questions qui restent posées ?
A suivre …
Thierno Amadou M’Bonet Camara