La Décision de l’Autorité de Régulation des Postes et Télécommunications (ARPT), de passer à la fermeture des radios privées ayant accumulé des redevances non payées, continue de susciter des réactions. De retour d’un long périple à l’extérieur du pays, Mamadi Kaba, président de l’Institution Nationale Indépendante des Droits Humains (INIDH) s’est prononcé sur cette situation.
Notre interlocuteur pense qu’il faut que le gouvernement fasse preuve d’indulgence, revoir à la baisse désormais les redevances des médias, en tenant compte de la situation financière du pays.
«Je pense qu’il faudra que le gouvernement fasse preuve d’indulgence, en faisant des gestes en faveurs de la loi, mais en même temps permettre que les énormes dettes contractées puissent être effacées grâce à l’indulgence du président de la République et de son gouvernement, afin que nous puissions avoir un nouveau départ. Pour éviter que des radios se trouvant dans l’incapacité de s’acquitter de leur redevance se retrouvent encore dans cette situation, je pense qu’il faut tenir compte du niveau de développement de la Guinée en réduisant au maximum ces montant que ces radios doivent payer à l’Etat», préconise-t-il.
Mamadi Kaba a aussi soutenu l’importance des médias privées en Guinée dans le processus démocratique. Il a invité les acteurs de la vie politique à se mettre à l’œuvre pour préserver l’existence de ces médias.
«L’existence des radios privées en Guinée est l’un des plus grands acquis de l’histoire démocratique de la Guinée. Chacun de nous doit œuvrer à consolider cet acquis en faisant des efforts dans tous les sens pour éviter que cet acquis ne s’écroule. C’est un bijou qu’il faut entretenir, que la Guinée l’a obtenu de très hautes luttes. Je me souviens qu’à l’époque, le président Alpha Condé était le principal leader de l’opposition et il a fortement contribué à la pression pour que le pouvoir aille dans ce sens. Aujourd’hui il est au pouvoir cela doit être une opportunité pour renforcer cet acquis», a-t-il déclaré.
A noter que le montant global que doivent toutes ces radios concernées, s’élevait à environ 6 milliards de francs guinéens, avant le déclenchement de l’opération de fermeture.
Guy Audrey Monnoin