«La lutte contre les violences basées sur le genre, un chantier parsemé d’embûches, comment relever le défi ? » Tel était le thème d’une conférence-débats tenue mercredi à la Bluezone de Kaloum.
Animée principalement par des acteurs de grande renommée comme Dr Morissanda Kouyaté, la rencontre est organisée par l’ONG Femme Développement et Droit Humain en Guinée (F2DHG).
Dr Morissanda Kouyaté, directeur exécutif du comité inter africain, a mis l’accent sur plusieurs formes de violence dont la mutilation génitale féminine et le mariage précoce, des pratiques répandues.
«La mutilation génitale féminine est la grande soeur de toutes les violences basées sur le genre. La Guinée est le deuxième pays au monde à continuer cette pratique après la Somalie avec un score de 97%. Si on vous raconte que l’excision est une pratique de l’islam, sachez que c’est faux. Et, le christianisme ne l’autorise pas non plus», affirme t-il.
S’agissant du mariage précoce, le conférencier qualifie cette autre pratique de mère de toutes les autres formes de violence basée sur le genre (VBG).
«Il y a certains pays en Afrique comme l’Éthiopie, qui donnent des filles de 8 à 10 ans en mariage, et cette pratique est un drame (…) Il faut se battre contre. Pour ce faire, il faut sortir du cadre de la Guinée car c’est une pratique répandue sur le continent notamment en Éthiopie et au Niger», fait-il savoir devant un public majoritairement jeune et féminin.
Pour lui, les acteurs qui se battent contre ces pratiques doivent passer par des chemins bien indiqués. «Il faut passer d’abord par la sensibilisation, l’adoption et l’application de lois, la prise en charge des victimes et surtout l’éducation et l’autonomisation des femmes », conclut-il.
Madame Moussa Yéro Bah, présidente de l’ONG F2DHG, organisatrice de la rencontre, n’a pas caché sa joie de voir ce grand spécialiste parler de ces questions avec des jeunes dont la plupart militent déjà sur le terrain pour que cessent toutes les formes de violence basée sur le genre.
Hadjiratou Bah