Le président algérien a annoncé ce lundi 11 mars via une lettre publiée par l’agence officielle APS qu’il renonçait à briguer un cinquième mandat et que l’élection présidentielle du 18 avril était repoussée et qu’elle aurait lieu « dans le prolongement d’une conférence nationale » chargée de réformer le système politique et d’élaborer un projet de Constitution d’ici fin 2019.
Il était rentré dimanche 10 mars de Genève après deux semaines d’hospitalisation pendant lesquelles sa candidature à l’élection présidentielle, la cinquième de suite, avait été fortement contestée dans le pays. Abdelaziz Bouteflika renonce donc à se présenter et l’élection, initialement prévue le 18 avril va être reportée.
Le président a annoncé sa décision dans une lettre publiée par l’agence officielle APS où il détaille les raisons de son choixplusieurs temps. En premier lieu, le président Bouteflika annonce qu’il ne se représentera pas à un cinquième mandat en précisant qu’« il n’en a jamais été question ».
Il poursuit en annonçant le report de l’élection du 18 avril. « Il s’agit ainsi de satisfaire une demande pressante que vous avez été nombreux à m’adresser dans votre souci de lever tout malentendu quant à l’opportunité et à l’irréversibilité de la transmission générationnelle à laquelle je me suis engagé » précise-t-il.
Une nouvelle Constitution soumise à référendum
Abdelaziz Bouteflika affirme ensuite que des changements importants et imminent vont avoir lieu au sein du gouvernement. Le Premier ministre Ahmed Ouyahia a par ailleurs déjà remis sa démission affirme la chaîne de télévision Ennahar. Il est remplacé par l’actuel ministre de l’Intérieur Noureddine Bedoui. Ramtame Lamamra prend lui le poste de vice-Premier ministre.
La présidence évoque également la mise en place d’une instance présidentielle plurielle avec à sa tête un président qui sera une personnalité nationale indépendante. C’est cette instance qui dirigera une Conférence nationale inclusive qui devra permettre l’émergence d’une nouvelle Constitution qui sera soumise à un référendum populaire avant la tenue d’une nouvelle élection présidentielle. En attendant, pour assumer les missions d’administration et des services de sécurité, la présidence a annoncé qu’un gouvernement de compétence nationale sera mis en place.
Reste aujourd’hui une grande question : comment va-t-on inclure cette opposition et la population au cours des prochains mois dans cette grande Conférence nationale puisque ce que la population a demandé dans ses manifestations ces dernières semaines, c’est aussi un changement de système politique. Reste à savoir si cette demande sera entendue.
RFI