Nul n’ignore aujourd’hui que le Président Alpha Condé est en passe de proposer aux guinéens une nouvelle constitution.
Sur la question, le chef de l’Etat guinéen qui ne cesse de dire « Je suis pour le débat » sait, d’ailleurs comme beaucoup de ceux-là, qui militent en faveur de cette volonté du Prince, qu’il s’agit d’un chemin interdit en démocratie, surtout après avoir été élu pour la première fois, démocratiquement.
Les moyens que le dernier dinosaure politique de la sous-région, veut se donner, à travers une acclamation populaire, j’allais dire, une réclamation populaire, pourraient tout aussi, lui être fatals, si la pilule amère ne passe, et aux conséquences multidimensionnelles pour le pays.
A un an six mois d’une fin de règne qui pourrait être assombrie par les querelles de succession, Alpha Condé, à travers ses lieutenants, pour la plupart issus du régime de feu Général Lansana Conté, ne semblent pas lâcher-prise et se dotent de tous les outils pour conserver ou pour consolider son pouvoir.
Du côté de l’armée, le chef n’a pas à s’inquiéter puisse que la réforme suit son cours normal comme le disait l’empereur romain Septime Sévère (Lucius Septimius Severus Pertinax) « Maintenez la concorde, enrichissez les soldats et moquez-vous du reste ».
Au plan politique, les derniers obstacles semblent être à bout de souffle et tout est minutieusement préparé pour abattre les adversaires les plus téméraires qui résistent encore.
La guerre médiatique à laquelle se livrent pouvoir et opposition en est une parfaite illustration.
Et l’on pousse l’adversaire à la faute dans un monde où l’information et la communication s’avèrent indispensables pour faire pencher la balance dans un sens ou dans l’autre.
Les sorties que certains qualifient de malencontreuses de Sidya Touré dans le magazine Jeune Afrique et de Cellou Dalein Diallo sur TV5 Afrique et sur la radio Africa numéro 1, ne devraient pas faire oublier le combat qui reste et demeure la préservation des acquis démocratiques de la transition 2010, puisse que sa consolidation n’est plus l’affaire des dirigeants actuels.
Il ne faut donc pas se tromper de combat et d’adversaires, car c’est se tromper de voie et d’objectif.
Mohamed Bangoura