Alors qu’il était attendu, ce mercredi soir, pour écrire une autre page (belle ou tumultueuse) de l’histoire de politique notre pays, le président de la république s’est plutôt gardé de se décider concernant le projet polémique de changement de la constitution.
Avec un air affectif qui se cachait dernière un mode vestimentaire qui pouvait inspirer de la sympathie d’une certaine cible, Alpha Condé a joué à la montre.
C’est vrai qu’il a différé l’annonce tant attendue, celle qui consiste à dire oui au changement de constitution, il est aussi cependant vrai que son discours, a révélé avec une évidence candide, que le projet ne peut pas aussi brutalement mourir, sous l’autel des contradictions parfois les plus violentes et insidieuses.
Alpha Condé est alors conscient qu’il faut plus de pédagogie et d’astuces couvertes de l’égalité pour trouver l’adhésion de la majorité.
Une majorité qui lui est nécessaire pour inscrire le projet dans le meilleurs de ses souvenirs.
En démocratie, on ne peut obtenir meilleur que le dialogue pour trouver des solutions mieux partagées aux grands sujets d’intérêt national.
Le bémol qu’on peut apporter à cela, pour le cas atypique guinéen, c’est qu’au gré des entourloupettes qui ont jonché des exercices de ce genre, imputables à un camp ou à l’autre, le blocage est perceptible.
La méfiance empêchera incontestablement le processus d’aller à son terme.
Au finish, à défaut de renoncer à l’aventure, le garant de l’ordre constitutionnel, soupçonné d’être partial dans ce débat, à cause de ses intentions certes encore voilées, mais soupçonnées de rester éternellement, par un forcing justifié par une prétendue volonté populaire qui n’a pu être exprimée, dont se délectent les soutiens au projet, prendra enfin la décision tant redoutée par certains et raisonnable pour d’autres.
Peut-être tout cela est chimérique et que pour une fois, ces acteurs sauront transcender leurs divergences pour s’entendre sur quelque chose qui est à l’avantage de la Guinée, qui est donc bon pour tout le monde, comme l’a dit Alpha Condé.
Mognouma Cissé