Le président burundais, assurant face à la foule lors de la campagne électorale que Dieu avait purifié l’air de son pays, le protégeant ainsi de la maladie engendrée par le nouveau coronavirus, avait-il finalement été contaminé ? Son épouse, rentrée mardi soir au pays, était en tout cas hospitalisée depuis fin mai au Kenya pour une suspicion de Covid-19. « Il n’y a rien d’officiel, mais selon certaines sources, il aurait été victime de l’épidémie du Covid-19 et son épouse aussi probablement », confirme sur RFI le chercheur Thierry Vircoulon.
Pierre Nkurunziza est officiellement mort d’un arrêt cardiaque, sans plus de précision. Mais dans le pays, cette version peine à convaincre. Outre le fait que son épouse a probablement contracté la maladie, des médecins ont évoqué le Covid-19 dès le lendemain de l’hospitalisation du président burundais. Autre élément en faveur de cette thèse : l’un des rares respirateurs de Bujumbura a été acheminé par hélicoptère lundi à l’hôpital de Karusi (Centre-Est) où Pierre Nkurunziza était pris en charge.
Pacifique Nininahazwe, le président du Forum pour la conscience et le développement (Focode), est l’un des nombreux leaders de la société civile à avoir été contraint à l’exil pour s’être opposé en 2015 au troisième mandat de Pierre Nkurunziza. Il doute de la version officielle sur les circonstances de la mort du chef de l’État et appelle à la fin du « déni » sur la pandémie de Covid-19.
Aujourd’hui, le gouvernement admet l’existence de 83 cas testés positifs au coronavirus dont un décès, alors que des médecins dénoncent l’existence de centaines de « cas cachés » dont plusieurs dizaines de décès. « Nous espérons que cette fois-ci le gouvernement a compris que la situation est explosive, qu’il doit sortir du déni et combattre de front cette pandémie », expliquent ces médecins.
Source : RFI