Au lendemain de la sortie du ministre de la justice qui a déclaré que le texte publié au Journal Officiel de la République le 14 avril 2020 demeure celui applicable et opposable à tous, celui qui est à l’origine de ce débat n’entend point abdiquer.
Me Pépé Antoine Lama estime que «c’est une dénégation ouverte de l’évidence» et invite tous ceux qui sont épris de justice à se mobiliser pour saisir les juridictions supranationales.
«Je retiens de la sortie du Ministre de la Justice, Garde des sceaux, une dénégation ouverte de l’évidence. Il s’agit en réalité d’une volonté d’imposer au peuple de Guinée une constitution qui lui était inconnue avant le 14 Avril 2020. C’est malheureux de légitimer un texte qui n’est pas identique au projet de constitution publié au journal officiel de la République avant le référendum. Par ce discours le Ministre de la Justice vient de réhabiliter les falsificateurs du texte suprême de la République. Cette situation est vraiment inédite. A la limite, c’est un manque de respect pour le peuple de Guinée. Il est inadmissible de banaliser, de cette façon, l’altération de la constitution issue du référendum du 22 Mars 2020. Il est aujourd’hui aisé de considérer que le référendum du 22 Mars 2020 n’a été qu’une farce puisque le gouvernement n’a pas tenu compte de la volonté du peuple qui s’est exprimé. C’est une grave atteinte à la confiance publique qui ne doit pas restée impunie. Je regrette que le Ministre de la Justice ne soit pas allé au bout de sa démarche. Il aurait pu mettre en place la commission qu’il avait annoncée, le lendemain de la révélation de la modification substantielle de 21 articles du projet de constitution, mais hélas ! Avec ce que je viens d’entendre, les chances de succès de faire prospérer un recours devant le Cour constitutionnelle sont quasiment minces. Le Mieux, serait de se tourner vers la Cour de Justice de CEDEAO pour contraindre la Guinée à respecter ses engagements internationaux en matière de démocratie et des droits de l’Homme. C’est une piste plausible ouverte à tout guinéen jouissance de ses droits civils et civiques et à toutes les organisations de la société civile ou de défense des droits de l’Homme», a-t-il invité dans un entretien qu’il a accordé à la rédaction de mosaiqueguinee.com
Mohamed Bangoura